Bücher von Elisee Reclus

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Encontrábame triste, abatido, cansado de la vida: el destino me había tratado con dureza, arrebatándome seres queridos, frustrando mis proyectos, aniquilando mis esperanzas: hombres á quienes llamaba yo amigos, se habían vuelto contra mi, al verme luchar con la desgracia: toda la humanidad, con el combate de sus intereses y sus pasiones desencadenadas, me causaba horror. Quería escaparme á toda costa, ya para morir, ya para recobrar mis fuerzas y la tranquilidad de mi espíritu en la soledad.Sin saber fijamente á dónde dirigía mis pasos, salí de la ruidosa ciudad y caminé hacia las altas montañas, cuyo dentado perfil vislumbraba en los límites del horizonte.Andaba de frente, siguiendo los atajos y deteniéndome al anochecer en apartadas hospederías. Estremecíame el sonido de una voz humana ó de unos pasos: pero, cuando seguía solitario mi camino, oía con placer melancólico el canto de los pájaros, el murmullo de los ríos y los mil rumores que surgen de los grandes bosques.Al fin, recorriendo siempre al azar caminos y senderos, llegué á la entrada del primer desfiladero de la montaña. El ancho llano rayado por los surcos se detenía bruscamente al pie de las rocas y de las pendientes sombreadas por castaños. Las elevadas cumbres azules columbradas en lontananza habían desaparecido tras las cimas menos altas, pero más próximas. El río, que más abajo se extendía en vasta sábana rizándose sobre las guijas, corría á un lado, rápido é inclinado entre rocas lisas y revestidas de musgo negruzco. Sobre cada orilla, un ribazo, primer contrafuerte del monte, erguía sus escarpaduras y sostenía sobre su cabeza las ruinas de una gran torre, que fué en otros tiempos guarda del valle. Sentíame encerrado entre ambos muros; había dejado la región de las grandes ciudades, del humo y del ruido; quedaban detrás de mi enemigos y amigos falsos.

" J'étais triste, abattu, las de la vie. La destinée avait été dure pour moi, elle avait enlevé des êtres qui m'étaient chers, ruiné mes projets, mis à néant mes espérances. Des hommes que j'appelais mes amis s'étaient re- tournés contre moi en me voyant assailli par le malheur; l'humanité tout entière, avec ses intérêts en lutte et ses passions déchaînées, m'avait paru hideuse. Je voulais à tout prix m'échapper, soit pour mourir, soit pour retrouver, dans la solitude, ma force et le calme de mon esprit. Sans trop savoir où me conduisaient mes pas, j'étais sorti de la ville bruyante, et je me dirigeais vers les grandes montagnes dont je voyais le profil denteler le bout de l'horizon."

Im Leben wie im Denken so radikal wie kaum ein zweiter, sind Élisée Reclus' politische, anthropologische und ökologische Schriften aktueller denn je. Nach der Freiheit des Menschen strebend, lehnt er alle Autoritäten außer derjenigen der Vernunft ab und wusste schon vor 150 Jahren, dass die Menschheit auf Gedeih und Verderb ein Ganzes mit dem Planeten bildet. Mitten in der Entstehungsphase der Moderne sieht er ihre ökologische Krise voraus und regt zur Erfindung neuer solidarischer Beziehungsformen an, die über die Menschen hinaus auch die Tiere und Pflanzen einschließen. Während Reclus dabei die ökologischen und sozialen Verheerungen seiner Gegenwart anprangert, feiert er im gleichen Atemzug und allen Widerständen zum Trotz die Fortschritte der Freiheit und die Entstehung neuer Lebens- und Sozialmodelle. Für ihn ist jede Generation die »Letzte Generation«, die aber immer auch die erste einer erlösten Erde sein kann: »Menschen des Wunsches«, wie er sie nannte, Menschen, die daran arbeiten, das Ideal einer anderen Welt und einer anderen Erde zu verwirklichen.

Elisée Reclus (1830-1905) fut à la fois l'une des grandes figures de l'anarchisme français et un géographe de génie, pionnier d'une géographie sociale qui inclut l'homme dans la nature.Son abondante correspondance est à son image : dans son dialogue avec les savants, artistes et activistes libertaires de son temps, jamais il ne se départ de sa précision scientifique ni de son farouche souci de la Liberté de l'individu. Reclus s'y révèle tel qu'en lui-même, complexe et fascinant.

Trois écrits politiques majeurs d'Elisée Reclus sont à redécouvrir dans cette nouvelle édition. L'Anarchie prononcé initialement sous forme de discours, explique la pensée libertaire. Nul ne peut se considérer comme supérieur à l'autre, si vous le faites, alors vous êtes prisonniers des puissants et obéissez aux dogmes érigés depuis des siècles. Le véritable anarchiste considère l'autre comme son égal.Un anarchiste ne peut donc pas défendre l'existence de la peine de mort, ce serait, là encore, se soumettre à une idéologie mise en place par ceux qui gouvernent. Le seul à devoir être maître de lui-même est l'individu. Elisée Reclus défend l'individualité contre l'asservissement. Il pense l'individu comme étant responsable, libéré, philosophe et délivré des jougs du passé.

Cet ouvrage de vulgarisation géographique, rédigé en 1875-1876, soit six ans après Histoire d'un ruisseau, s'adresse au public jeune et au public populaire.Comme dans son précédent ouvrage Histoire d'un ruisseau, Elisée Reclus mêle ici l'étude scientifique, climat, géologie, flore, faune, à une réflexion morale et politique sur le progrès et le bonheur. L'exploration de la montagne se fait en compagnie d'un berger. Un classique.

Elisée Reclus (1830-1905) fut à la fois l'une des grandes figures de l'anarchisme français et un géographe de génie, pionnier d'une géographie sociale qui inclut l'homme dans la nature.Son abondante correspondance est à son image : dans son dialogue avec les savants, artistes et activistes libertaires de son temps, jamais il ne se départ de sa précision scientifique ni de son farouche souci de la Liberté de l'individu. Reclus s'y révèle tel qu'en lui-même, complexe et fascinant.