Bücher von François-Georges Bussac

Imaginez un jardin. Un jardin extraordinaire, comme dans la chanson, et que fit naître, aux marches du désert, mon grand-père, à l'aube du siècle dernier. Au fin fond de la Tunisie du Protectorat. Imaginez trente volumes de mémoires de la main appliquée d'un certain Henri Wiesser, né sous Napoléon III. Découverts par hasard dans une vieille malle.(...) L'auteur nous "donne à voir, entendre, sentir l'odeur de cette Tunisie coloniale des premières années du vingtième siècle, dont on a peu écrit." (Ali Bécheur)

Ce récit en trois stances, nous dit l'auteur, est une oeuvre inspirée au beau sens du mot : il s'est impérieusement imposé. Histoire éternelle et toujours recommencée, des pères et des fils, des fils et des pères, des fratries enfin. Du côté des mâles. Du côté des silences. Ce livre est en somme celui des hommes et des femmes qui se retrouvent « en première ligne ». Comme le dernier de la famille ancienne. L'auteur espère que ses lecteurs trouveront là matière à réconfort ; qu'ils s'encourageront à étrenner un cahier neuf, à se lancer, sans filet et avec simplicité, à la recherche de leurs souvenirs enfuis.

François-G Bussac ne cesse de renouer : avec le passé, les racines, les lieux des enfances, et la source intérieure. Avec son écriture nuancée, il y a une grande présence des signes : le pensées, la grâce du don, les objets qui demeurent, la pérennité des choses et du c¿ur. Chacune des figures tutélaires y trouver sa place : un frère après l'errance de la douleur, des oncles, un grand-père lumineux, une tante, les vieilles cousines, un village, une mère aimée. Ce texte pour dire l'héritage d'une mère, cet amour qui ne cesse d'être et de vivre, au-delà du visible.

La maison est silencieuse, nous dit l'auteur de ce récit émouvant, dans la veine de son magistral Jardinier de Metlaoui, paru il y a huit ans. Il y évoque sa mère qui nous dit touchée par la mélancolie, un soir : « Je venais de comprendre qu'il me fallait arrêter mon journal intime, mes ¿Carnets de bord¿. Définitivement. Et qu'il était temps de me lancer dans le « roman de ma vie ». Sans crainte, comme on se jette dans les mots pour conjurer les peurs.