Bücher von Gérard Imbert

Pendant les deux dernières décennies, des changements notables se sont produits dans le rapport à l'identité qui entraînent une crise des valeurs reflétée par le cinéma actuel. Cette crise suscite de nouveaux imaginaires qui apportent d'autres représentations du sujet et de la réalité. Elles se caractérisent par un regard cru, exacerbé, impliquent une plus grande proximité, recourent à d'autres formes narratives et indiquent un changement de paradigme, une hypervisibilité qui, en se jouant des limites, enfreint les règles du politiquement correct, de l'esthétique et parfois même de la morale. Dans ce deuxième tome, on appliquera la réflexion aux valeurs collectives à travers la remise en question du rêve américain, des figures et valeurs qui l'incarnent. On abordera enfin deux thèmes majeurs : l'horreur glacée, la banalisation du mal sur laquelle elle repose, et le rapport à la vérité, clé de voûte des systèmes de valeurs. Dans la conclusion, qui porte sur les deux tomes, on reviendra sur le jeu avec les limites pour s'interroger sur la mutation des valeurs et l'émergence d'une approche qui se situe au-delà des dichotomies et rompt avec les catégories héritées de la modernité.

Pendant les deux dernières décennies, des changements notables se sont produits dans le rapport à la réalité sociale et à l'identité. Ils ont engendré un questionnement des valeurs héritées de la modernité reflété par le cinéma actuel : le présentéisme, la peur de l'avenir qui se traduit en visions post-apocalyptiques, la redécouverte du corps, son exploration, les changements dans le couple, le néo-existentialisme, qui se manifeste dans la relation à l'autre et au contexte social, la révision des valeurs et des mythes collectifs ayant alimenté le rêve américain, l'assomption de l'horreur comme partie intégrante de la réalité humaine, les jeux avec la vérité. Cette crise suscite de nouveaux imaginaires. Elle affecte non seulement les valeurs sociales et morales mais aussi les catégories structurant notre perception du monde et de l'autre. Elle apporte de nouvelles représentations, qui se caractérisent par un regard cru, exacerbé, impliquent une plus grande proximité, recourent à d'autres formes narratives et indiquent un changement de paradigme, une hypervisibilité qui, en se jouant des limites, enfreint les règles du politiquement correct, de l'esthétique et parfois même de la morale.

Erika l'a plaqué, Téo n'est plusau rendez-vous, Mario se fait attendre : Victor a dixhuitans, la vie lui file entre les doigts. Venu faire ledeuil de Téo, c'est la mort qu'il croise partout auMexique, intimement mêlée au quotidien, au détourde chemins hasardeux qui le conduiront vers luimême.Lazaro lui fait découvrir d'autres mondes, ils'embarque pour un voyage insensé au coeur de laSierra Madre, connaît Lupita. Entre les trois se tisse une étrange relation. Rue Solitude, dans les bas-fonds de Mexico, Victor fera son apprentissage de la mort, pour en tirer une leçon de vie : il découvrira que les hommes ne sontpas si forts et offrent au monde le trompe-l'oeil de leurvirilité, la poudre aux yeux de leurs éclats de violence.Gérard Imbert, agrégé d'espagnol, a été maître deconférences à la Sorbonne, directeur de l'Institut français de Madrid et a enseigné la communication à l'Université Carlos III de Madrid.