Bücher von Hamdi Mlika

Nous tentons dans les divers chapitres qui composent les trois premières parties de ce livre de mettre en train un dialogue fructueux entre des diverses méthodes, notions et systèmes d¿idées philosophiques, récusant à tout prix tout discours qui plaiderait, comme c¿est souvent le cas, pour un divorce sans appel entre deux horizons philosophiques hétérogènes : un horizon analytique et un autre qui serait continental. S¿il a existé à un moment donné de l¿histoire de la philosophie contemporaine, ce prétendu clivage n¿est plus en mesure d¿être pris au sérieux aujourd¿hui, ni dans notre discours ni dans nos institutions. Il doit être sérieusement écarté par le biais d¿une intercommunication constructive et d¿un échange positif et raisonnable entre les multiples expressions et composantes de la pensée humaine dans ses variations culturelles nationales et mondiales. Mettre en frottement et faire dialoguer philosophes analytiques et philosophes tout court, en unissant leurs apports respectifs dans le but de donner un éclairage nouveau sur le sort de la philosophie dans nos sociétés arabes, incarnent l¿objectif principal de ce volume.

Il ne serait pas faux d¿affirmer que toute la philosophie quinéenne de l¿identité est aux antipodes du point de vue wittgensteinien. L¿attitude de Wittgenstein est comprise par Quine dans les termes d¿une déplorable méprise. Pour Quine, nous pouvons justifier l¿usage de l¿identité dans notre discours en montrant comment les seules affirmations d¿identité, qui peuvent être vraies sans pour autant être stériles, sont, selon les propres termes de Quine dans Le Mot et la Chose, «celles qui contiennent des termes singuliers différents mais qui se référent à une même chose.» Pour Quine, l¿identité, exprimée par le signe « = », est un terme relationnel qui relie des occurrences distinctes de termes singuliers afin de former un énoncé. L¿énoncé d¿identité obtenu est dit vrai si et seulement si ses composants renvoient au même objet. L¿identité est intiment liée ici à la division de la référence, c¿est-à-dire à l¿acquisition des termes généraux. Elle ne peut fonctionner qüune fois que ces termes qui divisent leurs références ont été acquis. La distinction entre termes singuliers et ceux généraux est décisive dans la sémantique behavioriste et l¿épistémologie naturaliste de Quine.

Nombreux sont les spécialistes qui insistent sur la nécessité de revenir au patrimoine culturel de langue arabe afin d'en valoriser un certain type de traditions de pensée qui sont des traditions proprement rationnelles par le truchement de la logique et des mathématiques. Ce volume est une modeste contribution dans ce sens. Les approches qui le composent portent sur des thèmes tirés de l'histoire de la logique et de l'argumentation arabo-médiévales et de l'histoire des sciences arabes. Elles ont été présentées, pour leur majorité, lors de deux journées d'étude organisées par Hamdi Mlika à Kairouan en Tunisie le 02 et 03 mai 2013. Elles ont fait l'objet d'une première diffusion électronique aux numéros 07 et 08 de la revue AL-MUKHATABAT. Il est avant tout question dans ce livre collectif de scruter quelques traits propres à la Raison médiévale selon deux perspectives qui se rejoignent en définitive: la perspective logique et argumentative d¿un côté, et celle propre à l'histoire des sciences mathématiques et physiques de l¿autre. Dès le VIII è Siècle, les arabes ont largement contribué à la consolidation de ces deux traits distinctifs de la rationalité à l'époque médiévale.