Bücher von Hanène Smadhi

Les tumeurs intra-thoraciques constituent aussi bien chez l¿homme que chez le chien un groupe hétérogène de maladies néoplasiques. Souvent, elles sont difficiles à diagnostiquer en raison des signes cliniques non spécifiques qüelles engendrent et de leur position profonde. L¿hypothèse d¿une tumeur intra-thoracique exige le recours à des techniques d¿imagerie médicales, un examen anatomopathologique ou même à une chirurgie exploratrice pour être confirmée. Une fois le diagnostic de la tumeur intra-thoracique et le bilan d¿extension sont établis, on peut déduire le pronostic et la stratégie thérapeutique. L¿objectif de ce travail est de préciser les notions permettant de mieux comprendre ces affections et d¿exposer la démarche diagnostique ainsi que les moyens thérapeutiques chez le chien et chez l¿homme. Le traitement de ces tumeurs fait appel à la multidisciplinarité, mettant souvent en jeu la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie et d¿autres nouvelles modalités thérapeutiques, notamment les thérapies ciblées et l¿immunothérapie.

Le cancer est considéré comme étant une maladie du génome conduisant à une prolifération cellulaire incontrôlée en rapport avec l¿accumulation d¿altérations génétiques. Les progrès récents de la biologie moléculaire ont permis la mise en évidence directe des gènes ou des altérations de gênes (par la réaction de polymérisation en chaine, l¿hybridation, le séquençage¿) ou encore la mise en évidence des produits de gènes (par Immunohistochimie ou par Western blot) d¿où une meilleure connaissance des cibles moléculaires des chimiothérapies, permettant une meilleure prise en charge thérapeutique des malades. En effet, une meilleure connaissance de ces cibles moléculaires a permis l¿identification de facteurs génétiques prédictifs de la réponse et/ou de la toxicité aux drogues utilisées dans le traitement des cancers, permettant d¿envisager à l¿avenir, pour chaque patient, un traitement personnalisé. Des mutations prédictives de la réponse à de nouvelles thérapeutiques ciblées, telles que celles inhibant l¿activité tyrosine kinase ont également été mises en évidence et permettront la sélection des malades pouvant bénéficier de ces nouveaux traitements.

Il est admis que la tuberculose humaine est généralement causée par Mycobacterium tuberculosis. Toutefois, plusieurs auteurs signalent une proportion non négligeable de cas dus à Mycobacterium bovis. En Tunisie, malgré l¿application d¿un programme national de lutte contre la tuberculose bovine, cette maladie reste répandue particulièrement au sein des troupeaux laitiers. Elle constitue une menace permanente pour le cheptel mais également pour l¿homme. Selon l¿OMS la tuberculose à M. bovis est une des sept zoonoses endémiques négligées à travers le monde, en particulier dans les pays en voie de développement. La transmission de l¿animal à l¿Homme s¿effectue soit par la voie aérienne à partir des animaux infectés soit par le contact direct entre les tissus de l¿animal infecté et la peau humaine lésée ou par la consommation de produits laitiers non pasteurisés. Il serait alors conseillé de mettre en place une surveillance rigoureuse de la maladie chez les bovins, chercher des méthodes de diagnostic plus simples et plus fiables et de mettre en place un cadre de collaboration fonctionnel et dynamique entre les différents intervenants s¿occupant de la santé animale et publique.

La tuberculose est une maladie infectieuse, contagieuse, commune à l¿Homme et à de nombreuses espèces animales. Elle est due à diverses espèces bactériennes appartenant au Complexe Mycobacterium tuberculosis. En Tunisie, la forme extra-pulmonaire, notamment ganglionnaire, tend vers l¿augmentation. Ceci pourrait être expliqué par une contamination d¿origine animale, particulièrement bovine. La tuberculose bovine peut être transmise à l'homme par la voie aérienne ou par l'ingestion d'aliments contaminés, essentiellement le lait. Elle constitue encore un problème majeur de santé publique. La gravité de cette maladie est due, essentiellement, à la haute pathogénicité de M. bovis et sa capacité à franchir la barrière de l¿espèce. Etant donné que la tuberculose humaine dans sa forme extra pulmonaire, et notamment ganglionnaire, est liée à une contamination d¿origine animale, les stratégies de lutte contre ce fléau mondial doivent tenir compte de la tuberculose animale. Elles reposent sur le contrôle des troupeaux, la pasteurisation du lait, l¿inspection des carcasses à l¿abattoir et la surveillance sanitaire des denrées alimentaires d¿origine animale.

Le cancer broncho pulmonaire (CBP)primitif est un fléau mondial. C¿est l¿une des principales causes de mortalité par cancer aussi bien chez l'homme que chez la femme. Son incidence chez la femme est en nette progression parallèlement à l'accroissement du tabagisme, qui constitue le principal facteur de risque.Toutefois, la faible proportion de femmes tabagiques souligne la contribution d'autres facteurs dont une plus forte susceptibilité génétique, des facteurs hormonaux, le tabagisme passif, l'exposition aux fumées domestiques (charbon, huiles de cuisson...). Ainsi, devant le pronostic sombre du CBP et l'absence de moyens de dépistage précoce efficaces, la prévention du CBP doit être une priorité de santé publique en insistant sur la lutte contre ses facteurs de risque, en particulier la lutte anti-tabac. Une meilleure connaissance des mécanismes d'action et de l'importance relative de chaque facteur dans la détermination du risque pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques notamment de nouvelles thérapies ciblées et l'immunothérapie afin d'améliorer le pronostic.

La tuberculose est une maladie zoonotique commune à l¿Homme et à une grande diversité d¿espèces animales vertébrées. Les carnivores domestiques sont très sensibles à l'infection tuberculeuse, essentiellement à Mycobacterium tuberculosis, agent de la tuberculose humaine dont ils peuvent être révélateurs. La fréquence de la tuberculose chez les carnivores domestiques en Tunisie occupe la deuxième position après la tuberculose bovine. Chez les carnivores domestiques, les données cliniques et épidémiologiques de la tuberculose sont rares. D¿ailleurs, à l¿heure actuelle, selon plusieurs auteurs la source principale de contamination des carnivores est l¿Homme. De plus, la prise en charge des carnivores domestiques infectés ou suspects de tuberculose représente une mission d¿intérêt publique car ces animaux sont probablement excréteurs dans l¿environnement. Il est important que s¿établisse une coopération active entre vétérinaires et médecins dans le concept one health. La tuberculose est un excellent exemple de préoccupation commune à la médecine humaine et vétérinaire. Cette collaboration doit continuer afin d¿éradiquer la tuberculose.