von Louis-Ferdinand Morissette
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Joseph-Ferdinand Morissette a fondé, tout au long de sa vie, plusieurs journaux éphémères : Le Musée canadien, L'Éclaireur de Québec, Le National de Saint-Jérôme, L'Étendard, La Minerve, Le Monde... Il est mort dans une extrême pauvreté à Montréal. Il avait publié un roman, Le fratricide, en 1884, et un recueil de contes et de nouvelles, Au coin du feu, en 1883. Extrait : Une personne qui eut été cachée pour voir la mine qu'avait en ce moment mes deux jeunes amoureux, eut infailliblement éclaté de rire. Et cependant ces scènes d'amoureux craintifs se répètent tous les jours. J'en aurais des chapitres et des chapitres, s'il me fallait raconter toutes celles que je connais. Mais à quoi bon. Est-ce que tous mes lecteurs qui ont dépassé la vingtaine, n'ont pas été plus ou moins acteurs dans des scènes semblables ? Je ne raconterai pas au long, non plus, l'entrevue qu'Arthur eut avec Alexina. Ils échangèrent peu de paroles, et se comprirent admirablement bien. Avait-il besoin de se raconter mille choses ? Ils savaient qu'ils s'aimaient mutuellement du plus profond de leur âme, cela leur était suffisant. Lorsqu'ils se séparèrent ils étaient décidés à se marier. Comme ils ne voulaient pas trop froisser Pierre, ils résolurent de demander à leurs parents de ne pas parler de leur mariage pour le présent, mais d'attendre le moment propice pour l'annoncer. Les préparatifs devaient se faire en cachette, afin qu'à un moment donné, lorsqu'on verrait Pierre d'assez bonne humeur, on lui ferait part de la nouvelle et le mariage aurait lieu de suite.