La science politique ne s'est jamais véritablement saisie de l'oeuvre de Voltaire, plus connu pour ses contes et l'appel à la tolérance. Ses réflexions sont aujourd'hui négligées, mais rivalisent pourtant avec Montesquieu et Rousseau. Orienté vers l'action, l'esprit de l'oeuvre voltairienne repose sur une méthode caractéristique des Lumières : la comparaison. Savant et militant, ce comparatisme dépasse la seule Méditerranée vers l'Orient, l'Europe du Nord et les Amériques, il embrasse l'histoire des civilisations depuis leurs balbutiements. Ce comparatisme est le matériau privilégié d'une véritable philosophie de l'histoire. Le corps de l'oeuvre dessine alors les contours d'un « bon gouvernement » éclairé par la raison et les droits naturels, aussi radical dans ses ambitions que modéré dans son esprit, loin des représentations d'un philosophe réduit à sa plume acérée.
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