Bücher der Reihe Arts 8

Cet ouvrage est transdisciplinaire : il réunit, en hommage à Jean-François Lyotard, une série de contributions qui, par leur diversité, attestent de la vitalité et de la prégnance dans la réflexion actuelle sur les arts, de l'esthétique de la postmodenité. Jean-François Lyotard n'a cessé de réfléchir, avec sa manière propre de lier les aspects esthétiques aux préoccupations éthiques et aux enjeux politiques.

Ces échanges entre des musicologues français et argentins appréhendent la composition musicale aujourd'hui. Il n'est plus guère possible pour penser les créations musicales contemporaines de se référer à une esthétique générale comme cela pouvait être le cas avant le XXe siècle. La diversité des courants, des ¿uvres elles-mêmes conduit aujourd'hui le musicologue à forger des outils spécifiques à chaque écriture, au point de multiplier les approches sans pouvoir réduire le champ de la composition à de quelconques universaux.

Giovanni Morelli (1942-2011), médecin, musicien, artiste, grand pédagogue, est l'auteur d'une ¿uvre de musicologie originale, qui a jeté ses lumières tout à la fois sur Rameau, Kurtag, Kubrick, Nono, Fellini, Diderot, Cage, etc., ¿uvre marquée par une érudition brillante, et une grande attention aux dimensions à la fois historiques, culturelles et sensibles, proposant une musicologie " hors d'elle ". Ce livre, le premier consacrée à Morelli, figure importante de la culture italienne, invite à découvrir son ¿uvre.

Les artistes ont-ils des convictions et celles-ci jouent-elles un rôle déterminant dans leur activité? Tant que l'art reposait sur des critères communs, la question pouvait paraître superflue, voire saugrenue. Tout au long du XX siècle, elle n'a pourtant cessé de venir au premier plan, en raison du brouillage généralisé des frontières, de la banalisation des pratiques de défi et d'appropriation ainsi que des mécanismes des modes et du marché. Mettre en évidence le rôle des convictions demande moins de décrire des contenus que d'être attentif à des déplacements, des écarts¿

Le montage a introduit, au début du XX siècle, la discontinuité de l'espace et du temps dans l'¿uvre d'art, dépendante de ses médiums (peinture, sculpture, théâtre, roman, musique, cinéma). Le démontage de l'¿uvre pourrait concerner ce moment où l'¿uvre compacte perd ses limites et où elle s'éloigne des procédures qui l'identifiaient comme art. Qu'en est-il, dans les divers domaines artistiques, du statut de l'¿uvre, considéré du point de vue du fragment? Peut-on aujourd'hui parler de défection de l'¿uvre d'art au profit de productions d'artefacts ?