Bücher der Reihe Écrire l'Afrique

Mama Dagnogo, un guérisseur réputé est un témoignage à la mémoire du père de l¿auteure. Un parcours initiatique qui sert de modèle à la génération future. Un humanisme hors pair que l¿homme s¿est efforcé de véhiculer. Sa volonté de défaire ses visiteurs de l¿occultisme fit de lui un combattant de la justice. Il a bercé l¿enfance de nombreuses personnes qui continuent de s¿inspirer de ses ¿uvres. De guérisseur à « dozo », Mama Dagnogo aura marqué l¿histoire de Korhogo.

Né dans la 2ème moitié des années 50 au Ruanda-Urundi, territoire scindé en 2 pays en 1962 (Burundi et Rwanda), Yobi grandit sur sa colline, au Burundi, comme les autres enfants de la campagne. L'introduction de l'école entraîne une rupture entre les instruits et le monde rural. Au cours de cette scolarité, la plupart des jeunes se découvraient Hutu ou Tutsi. En discutant avec son grand-père, Yobi comprit qu'il suffisait d'être riche pour être Tutsi et pauvre pour être Hutu. Mais il se rendit compte que c'était aussi plus compliqué que cela... Il s'agit là d'un premier roman.

Frères et s¿urs jumeaux séparés dès leur naissance, Hamady et Haby gardent une forte connexion spirituelle qui leur permet de communiquer à travers leurs rêves. À vingt-six ans, Haby voit son avenir tout tracé¿; un diplôme universitaire, une famille et un travail de rêve, un mariage de rêve. Mais tout bascule le jour où on lui diagnostique un cancer. Son frère jumeau Hamady, lui, a grandi au Daara. Talibé depuis ses six ans, il a su développer une foi et une profonde piété grâce à sa formation coranique. Hamady pourra-t-il redonner à sa s¿ur l¿espoir nécessaire pour la sauver de l¿abandon¿? C¿est à se demander à quoi peuvent bien rêver ces anges. À l¿instar de ces jumeaux, tout dans ce livre repose sur une dualité  : la maladie versus la santé, la vie et la mort, le jour qui se substitue à la nuit, le rêve ou la réalité, le monde réel par opposition à l¿imaginaire, l¿ici contre l¿au-delà, l¿espoir qui absorbe le désespoir. Le yin et le yang en un mot.

Émérence MPutu s¿est mariée deux fois et à deux reprises elle a été répudiée pour n¿avoir pas pu donner de progéniture à ses deux époux successifs. Après cela, elle a vécu en concubinage avec un homme qui s¿est lassé d¿elle pour on ne sait quelle raison. Enfin, elle s¿est consacrée à Dieu qui l¿a appelée à son service et elle est devenue Mama Pasteur d¿une église de réveil qui a gagné en audience. Personne ne lui reconnait une relation masculine depuis plusieurs années, éthique religieuse oblige. Mais voilà qüun jour, elle constate qüelle est enceinte. Quel scandale pour elle qui prêche la chasteté et la fidélité¿! Que penseront ses fidèles¿? Que diront l¿opinion publique et surtout la communauté chrétienne¿? Elle se demande ce qüelle doit faire. Avorter¿? C¿est contre la loi divine et c¿est un crime. Garder l¿enfant qüelle a toujours recherché¿? C¿est se couvrir d¿opprobre. Abandonner son ministère pour sauver l¿honneur des serviteurs de Dieü? Elle ne le supporterait jamais. Quel dilemme pour la servante de Dieu qui tient à préserver sa dignité, son ministère et avoir cet enfant qüelle a tant recherché. L¿auteur pose ici un cas de conscience qui se pose à certaines personnes de faire un choix difficile entre l¿éthique professionnelle et une réalité présente, sans savoir de quel côté penchera la balance.

Dépité par l¿hypocrisie des populations de son village qui refusent d¿écouter ceux qui ont une vision futuriste, Azombo conclut que ce dont Nkol Afidi a le plus besoin pour son développement, ce ne sont pas les bâtiments et d¿autres infrastructures, mais d¿une réappropriation des valeurs familiales ancestrales, et une prise de conscience dans la gestion de son patrimoine foncier. Il invite tous les habitants de Nkol Afidi à le rejoindre dans la cour. Se serrant les coudes, ils forment un cercle autour du patriarche comme symbole de la solidarité qui doit désormais les caractériser. C¿est au rythme des tam-tams qui jouent de l¿Essani, un rythme traditionnel du terroir, que tous dansent pour célébrer cette prise de conscience pour la gestion de la terre de leurs ancêtres. La problématique de la propriété foncière, de l¿accès à la terre, constitue la toile de fond de ce roman. Au-delà des problématiques latérales qüelle soulève, telles que la cupidité humaine ou la justice, l¿auteur a fait le choix lucide de se saisir de l¿un des plus grands périls qui menace la cohésion et la stabilité des États africains.

Une histoire de terre et de feu au pays des mille collines. Les premières années d¿un atelier de céramique fondé par un jeune Belge et une équipe de Twas  : des potiers traditionnels d¿une communauté rwandaise issue de peuples pygmées. Dans un marais, au fil d¿un coude à coude initiatique, le projet prend forme sans autres moyens que le partage des savoirs, l¿inventivité et l¿amitié. Dix-huit artisans débutent une production de vaisselle en grès émaillé. À partir de matières premières locales, tout le nécessaire au fonctionnement de l¿atelier est fabriqué sur place  : briques et coulis réfractaires, fours à bois, tours, émaux¿ Un travail de pionniers animés d¿une conscience écologique. Après 45 années d¿existence, malgré la traversée de temps contraires, la poterie est toujours en pleine activité.

Thiakali-le-Bélier est parti de France pour la Côte d¿Ivoire. Zoukouba, lui, a quitté le pays baoulé pour l¿Auvergne. Chacun a évolué de son côté. Et, sans jamais perdre le fil de leur cheminement, ils se laissent porter par le souffle d¿une aventure audacieuse placée sous la bienveillance des forces ancestrales. Citoyens de deux pays qui n¿ont pas de secret pour eux, Thiakali-le-Bélier et Zoukouba se reconnaissent comme tels. Ils sont soutenus dans leur union par Jean-Marie, guide de leur conscience, qui a su restituer ce qüils avaient enfoui en eux : leur « réservoir de vie », cette « Afrique des possibles » qui fredonne en eux les airs les plus familiers. Des émotions et des souvenirs qui entraînent le lecteur dans une atmosphère captivante et séduisante.

Garmi Fall, un jeune homme diplômé et ambitieux, élevé au milieu des « bonnes » valeurs de la société sénégalaise, avait tout pour réussir, mais a fini par échouer brutalement, face contre terre sur les berges calcinées de la cité très insulaire de Deukourap. Il y était entré comme par effraction, à tâtons, dans une obscurité opaque, avant d¿y découvrir au gré d¿une lueur pâle ce qüil ne cherchait pas : une misère abyssale.Malgré ses desseins d¿évasion, un sort cruel l¿enferme dans ce trou perdu, au prix tragique d¿un sacrifice violent de son âme. Son malheur : être persécuté par une guigne démoniaque, mais aussi hanté par le spectre encombrant d¿un père qui, depuis la tombe, l¿épie, le censure, le menace. Un amour puissant et platonique promis à un destin fabuleux en fait tragiquement les frais, explosant en plein vol. Arame Sall, sur qui le ciel est tombé, n¿a que ses yeux de femme pour pleurer.

Ce roman est avant tout une histoire d¿amour, pure fiction adossée à des faits historiques et des événements tragiques plus récents.  D¿abord, une histoire d¿amour de son auteur pour cette région du Sud Sénégal, la Casamance et l¿Ethnie Diola la peuplant majoritairement. Mais surtout l¿amour de ce jeune couple Diola profondément attachant que forment Koutoubo Goudiaby Sonko et Oulimata Sambou. Lui, écartelé entre son attachement viscéral à la région féconde qui a vu naître des générations de Sonko. Des Diolas pure souche, fiers de leurs coutumes et de leurs traditions humanistes et communautaires. Elle, jeune femme au caractère affirmé, élevée dans la pure tradition Diola rêvant secrètement d¿une vie plus moderne, mais prête à suivre son futur mari selon ses choix.  La malédiction pesant sur eux tranchera ce déchirant dilemme qui trouvera une issue bouleversante et funeste pour eux, mais aussi pour toute une région.

Dans le sentier, le culte divin que pratique le Chef Ilunga n'a pas l'air d'être un souvenir vague d'une tradition oubliée. C'est un culte réel qui dispose d'une liturgie qui règlemente son rituel, ses gestes et ses prières, et qui se célèbre devant un autel bien aménagé conformément à la loi de la quaternité divine. Oui, ce livre conduit son lecteur au Sentier sacré qui à son tour le conduit au culte divin. Un culte élaboré par les ancêtres initiés, qui l'ont probablement obtenu de la tradition primordiale et pour la gloire de Maweeja Nnangila, Dieu Créateur existant sans principe ni fin.

Pour rebondir sur le plan socio-économique, l'aristocrate clochardisé, Cernas, recourt à des procédés extrêmes à Ermesseille, son refuge tropical. Le pillage des richesses minérales de ses hôtes devient sa principale activité ; qui le conduit à provoquer des drames immenses mais l'enrichit considérablement tout en élargissant son influence sociale. Il décède, et est suppléé dans ses innombrables affaires par son fils héritier, surtout dans ses rapports avec le continent des Riens. Celui-ci reconstruit et modernise Ermesseille, détruit accidentellement par son père, et encourage la communauté internationale à en faire un pôle attractif d'intérêt planétaire, ayant pour vocation d'impulser et d'entretenir la fraternité entre les peuples.

« Combien de temps ai-je dormi ? Je n'en ai aucune idée, mais je suis à moitié réveillé par des bruits incongrus. Sans ouvrir les yeux, je pense que l'aurore est proche et que les villageois ont commencé à vaquer à leurs éternelles occupations. Il me semble que la nuit a été bien courte. Je suis interrompu par un bruit, tout proche. Celui des pas d'une personne lourdement armée. Mon c¿ur bat fort. Je dégage brusquement la couverture sans lever la tête. Une lune montante procure une demi-obscurité. Mes yeux s'ouvrent sur un trou, noir et béant. C'est le canon d'une arme à feu. Un homme se tient, droit comme un poteau, au-dessus de moi. Son arme en bandoulière me nargue. Il m'ordonne de me lever ». Depuis sa jeunesse et ses années d'études, l'auteur, qui avait toujours voulu enseigner, a gravi tous les échelons et mené un parcours professionnel d'exception dans un contexte extraordinaire. Ce récit relate ses péripéties de directeur régional de l'éducation au nord de Djibouti.

Entre la voracité et la cupidité de l'élite dirigeante et les diktats des institutions financières internationales, un pays africain voit son tissu économique se détériorer à vue d'¿il en entrainant toutes les structures de la société dans un effritement indescriptible. Dans ce contexte, Elie Ntamack ressent pourtant la nécessité de prendre son destin en main, un destin inséparable de celui de ce peuple abandonné qui se meurt autour de lui. Ce roman nous plonge dans un univers où la corruption est omniprésente. Chacun croit prendre son destin en main. Mais qui prendra donc en main le destin de ce peuple ?

Après avoir inventé l'histoire, assez peu crédible, d'une tentative de modification de gènes souhaitée par les uns, décriée par les autres, l'auteur a saisi ce fait divers pour raconter par le détail une réunion de personnalités religieuses et de représentants officiels de la nouvelle République mauritanienne vers la fin des années 50. Pour écrire ces lignes, l'auteur a pris comme références les multiples réunions auxquelles il participait comme témoin privilégié dans l'ère de nomadisation de Tindouf parmi les Reguibat, ou près de la ville mauritanienne de Boutilimit. Le lecteur assiste à des rites devenus obsolètes avec le temps qui consistaient à faire réagir la nouvelle administration d'un État indépendant depuis peu avec des personnalités religieuses qu'il convenait d'écouter et de séduire. Sans doute cette époque est révolue et ce genre de manifestations aujourd'hui dépassé. Elles recelaient cependant le charme d'une société fidèle à ses traditions.

Azombo Mama Richard Lebon vivait avec sa grand-mère au village. Après sa scolarité difficile, l'échec du retour au village, c'est le chômage et la prison... Il est accusé de tentative de suicide, propos subversifs, atteinte à la pudeur devant un officier de police judiciaire et non détention de la carte nationale d'identité. Son frère jumeau décédé lui apparaît parfois, comme un guide spirituel. La rencontre avec une jolie multimillionnaire, Alboni, incarcérée pour détournement de fonds publics, va changer le cours de sa vie... Une analyse critique des m¿urs de la société et du système judiciaire moyenâgeux.

Beaucoup de migrants ont perdu la vie en voulant rejoindre l'autre rive du côté européen de la Méditerranée, des milliers d'autres clandestins y sont traités comme des parias. En écrivant ces lignes, Siaka Sylla a eu le temps de se repositionner. Il a grandi mais n'a pas oublié les causes qui l'ont poussé à se mettre en péril dans des transports clandestins dangereux : le chagrin de l'ethnocentrisme qui l'ont comprimé dans le milieu familial, le tribalisme et le favoritisme qui l'ont gouverné socialement et économiquement dans sa Guinée natale. L'instabilité politique qui a rythmé sa vie avec des grèves branlantes, des pneus brûlés en pleine rue, des voitures et des magasins vandalisés, et les chocs du renversement du pouvoir perpétrés par les coups d'État militaires. Le chômage et l'extrême pauvreté ont déclenché un instinct de survie et de dépassement. Ce voyage n'était pas un luxe mais une mission qu'il s'était donnée.

Fadie est originaire de l'extrême-nord du Cameroun, une région où continuent de sévir les mutilations génitales et les mariages forcés. Excisée à l'âge de cinq ans et contrainte d'épouser son beau-père à douze ans, la jeune fille, épaulée par sa mère devenue sa co-épouse, va essayer le tout pour le tout afin d'échapper aux griffes de son bourreau de père-époux. Les deux femmes finissent par quitter de nuit Ourogouldoum leur village d'origine pour s'installer à Yaoundé. Une nouvelle vie commence¿ Fadie a vraisemblablement refait son destin : un mari attentionné, de merveilleux enfants, une vie de rêve¿ Mais, elle est toujours en alerte malgré le temps passé et l'affection que lui offre son entourage. S'est-elle réellement remise des traumatismes de son excision et du mariage forcé ?

Ce roman raconte l'histoire d'une femme africaine, une de ces femmes du monde, qui dès l'adolescence, a voulu se débarrasser des préjugés archaïques, a refusé de se soumettre à la volonté des hommes pour exister en femme libre. Son ambition : le développement des coopératives visant l'autonomisation socio-économique des femmes rurales.

Tonda est un jeune adolescent issu d'une famille de cadres gabonais habitant Libreville. Pour son admission en terminale, ses parents décident de l'envoyer en vacances au village, à Diénga. Il va alors effectuer son premier voyage en train, partagé entre la joie du déplacement et la peur de l'inconnu. Ce périple se transforme rapidement en découverte culturelle et scientifique du pays. Dans ce train, le réel, le dogmatique et le mystérieux se croisent, s'enchevêtrent et se dégrafent au gré des circonstances. Surtout, une passionnante histoire d'amour va naître. Tonda tombe éperdument amoureux de Marina, sa voisine de siège, qui part passer ses vacances à Franceville.

Cet ouvrage est une suite d'entretiens avec un ancien d'un village du Sénégal oriental, dans la région appelée traditionnellement le Niokolo, habitée principalement par des Malinkés. Dans ses paroles, le sage Fonsa Camara a volontiers recours à des images et à des proverbes qui se réfèrent à l'univers culturel spécifique de cette région, à la fin du 20e siècle. Pour les Malinkés, habiter ensemble, c'est avant tout une manière d'être là, sur cette terre choisie par les ancêtres et d'y vivre avec intensité en se protégeant de tout ce qui menace cette vie.

Le monde entier a été secoué par la crise du Coronavirus. Le village n'en a pas été épargné. Pourtant, le vécu des populations villageoises d'Afrique n'a pas réussi à s'adapter aux mesures barrières prescrites par l'OMS et par les gouvernements. Alors qu'on se serait attendu à des décès en masse dans ces zones où les règles d'hygiène élémentaires ne sont pas toujours respectées, les populations rurales font plutôt montre de résilience face à la couronne empoisonnée. Entre superstition, tradition, religion et philosophie, le récit nous amène à vivre l'expérience villageoise de cette crise planétaire et à en tirer des leçons pour l'avenir.

Ossono Land est une chimérique République bananière, mais dont la dynamique politique rappelle métaphoriquement celle des pays effectivement très mal gouvernés et au sein desquels l'incompétence et la méchanceté fleurissent au préjudice de la compétence et de la vertu. C'est à Ossono Land, un espace politique qui n'a vraiment rien de républicain, que s'expriment, sur le mode d'une cupidité féroce, les appétits particuliers de la minorité régnante sous le haut patronage de Barthélémy Ossono qui se prend pour le vicaire moral et politique de l'Éternel. C'est également dans un tel pays que Laurandam Essamsegle, une jeune fille désespérée, met en valeur toutes ses vertus de prostituée pour avoir une place au soleil.

"Les déchets", un roman qui pousse à réfléchir, célèbre les hommes et les femmes engagés pour la défense de la vie et soutient le courage de dire la vérité malgré les menaces de la mort.

Béali Abeng recherche activement un emploi stable depuis l'obtention de son master en communication internationale. Elle multiplie les petits boulots jusqu'au jour où elle rencontre un juriste qui l'embauche comme clerc dans son étude notariale. Une aubaine pour la demoiselle qui, non formée en science juridique, voit en cette opportunité une chance inespérée, dans un contexte sociopolitique marqué par un taux de chômage très élevé. Cette jeune femme forte et tenace à la pugnacité remarquable nous entraîne dans ses aventures rocambolesques et ses difficultés. Béali devra décider de se battre ou de se taire.