Bücher der Reihe Lettres des Caraïbes

Ce roman raconte plusieurs histoires entremêlées de femmes. Elles ont toutes subi la violence indicible des hommes de leur famille : inceste, viol, violences conjugales.Elles vont toutes y répondre selon leurs moyens : la folie, le crime, le déni, le combat devant les tribunaux. Ces différents récits de vie ne deviendront finalement qüune seule et même histoire : celle des femmes victorieuses et lumineuses.Se pose également ici une question fondamentale : les différentes formes de violence que certains descendants d¿esclaves et de colonisés subissent et/ou commettent au sein de leur famille ou de la société ne sont-elles pas une conséquence de la déshumanisation causée par l¿esclavage et la colonisation ?L¿ouverture de la porte du pardon peut commencer lorsqüil y a compréhension et acceptation de notre histoire commune.

Avril 1967. Maud, une fille unique, aimée et respectée par la communauté, mène une existence dorée dans une grande villa familiale au c¿ur de la Guadeloupe. Maud disparaît et, quatre jours plus tard, elle est retrouvée sur une plage, violée, entre la vie et la mort. Qüest-il arrivé à cette jeune femme ? Ce drame constitue le point de départ d¿un roman qui nous entraîne avec de nombreux rebondissements dans un huis clos familial étouffant, enflammé par une atmosphère religieuse oppressante.Maud parviendra-t-elle à se reconstruire ? Quel est l¿auteur de ce crime incompréhensible ?Le roman nous fait voyager dans le temps et dans l¿espace par des allers-retours entre l¿univers insulaire d¿une Guadeloupe sous la pression de manifestations historiques réprimées dans le sang et la région parisienne. L¿auteur nous entraîne dans une dérive de l¿ordre patriarcal et de certaines pratiques religieuses, qui étouffent en silence l¿individu à force d¿obéissance et d¿abnégation.

En 1935, à la Martinique, la famille Edgar compte un garçon pas comme les autres, Frédéric, né chabin, c¿est-à-dire blanc de peau bien qüissu de parents noirs. Cette anomalie en fait le vilain canard de sa communauté.Maladroit avec les filles, malmené par un père autoritaire et un frère rebelle qüil admire en secret, il trouve refuge dans la littérature et ses rêves ¿ habités, visionnaires.La condition de chabin est empreinte de superstitions, dont Frédéric fait bientôt l¿expérience douloureuse mais libératrice : un esprit qui visite ses rêves le ramène en Afrique, où ses ancêtres ont connu la traite des esclaves et où la malédiction s¿est abattue sur sa famille.Alors que les rapports de force s¿exacerbent en Martinique entre Blancs et Noirs, compliqués par des mariages mixtes et de vieilles rancunes, Frédéric accomplit son étrange destin. De la Dominique à Saint-Louis du Sénégal, parviendra-t-il enfin à s¿affranchir de son passé ?Roman initiatique créole, ces Mémoires d¿un chabin soufflent les alizés, tantôt favorables, tantôt contraires, de l¿acceptation d¿une différence. Leur langue richement chamarrée, entre Faulkner et Chamoiseau, constitue une invitation au voyage sur les pas mélancoliques du chabin.

L¿histoire se déroule dans la petite localité de Case-Navire-Sch¿lcher, en Martinique, entre un fils confronté au caractère violent et difficilement maîtrisable de son père et une mère profondément admirée, protectrice et toujours présente.  Une situation conflictuelle bientôt brisée par une séparation brutale.Jean-Claude Janvier-Modeste nous emmène dans un village de pêcheurs lumineux du 19e et 20e siècle traversé par de belles descriptions de la vie quotidienne, des mentalités et des m¿urs de l¿époque.Dans cet ouvrage avec des épisodes colorés et parfois douloureux, l¿auteur nous entraîne dans le labyrinthe de ses souvenirs où s¿entremêlent bourgeoisie, hommes politiques, pêcheurs et paysans martiniquais d¿un autre temps.

Djo est un jeune taximan de la tête de station Place de la Victoire de Pointe-à-Pitre. Un jour, monte dans son taxi Mario, homme d'âge mûr, qui deviendra son fidèle client et ami que, selon son bon vouloir, il conduira par mornes et vaux de l'île-Papillon. Mais, dans son absence-présence, qui est donc cette invisible compagne, à ses côtés, sur le siège arrière, et à qui il parle, lors de ces véritables pèlerinages dans sa mémoire de promeneur solitaire ? Au fil(m) du compteur qui tourne, le rétroviseur de son taxi révélera-t-il enfin aux yeux-périscopes de Djo, la love story de Mario et de Tina, alias sa Miss Butterfly ?

Djabi, un jeune Africain, est arraché à sa terre natale puis jeté dans le passage du Milieu. Réduit en esclavage en Guadeloupe où il est vendu, humilié et battu, il connaît ensuite l'amour et l'espoir dans le désespoir avant de tout perdre. Le coeur brûlant de révolte et de justice, débute alors une épopée qui lui fera vivre les plus grands moments de l'Histoire de la Guadeloupe et de France, et croiser la route d'illustres personnages. Artisan d'une mémoire qui veut rassembler, l'auteur nous plonge sans concession dans l'époque esclavagiste avec une écriture saisissante, pour faire entendre ce passé commun qui affecte le développement actuel des « vieilles colonies » françaises et trouble encore leur devenir.

En Martinique, à la fin des années soixante, une grande rumeur défraya la chronique. Petits et grands affrontèrent la Main Noire, soit en rêve, soit à la croisée des chemins. D'où venait la Main Noire ? Etait-ce l'¿uvre de Nayarama par l'intercession de la divinité Mariémen ? Du petit Osmane, garçon espiègle et meneur d'hommes ? De maître Sonson, conteur invétéré ? De Ti-Georges, jeune économe mulâtre ? De Man Euphrosine, vieille guérisseuse accusée de tous les maux ou du quimboiseur Démosthène dont la renommée s'arrêtait aux portes de l'Enfer ?

Plus sûrement encore qu'un papa-cyclone dans les rhumatismes des vieux-corps, la manman-grève était prévisible. Et prévue, d'ailleurs. Par médiums et sociologues (bien sûr), cordonniers et coiffeurs (évidemment), tout comme (naturellement) taximen marron et sénateurs en bleus de travail de la Place de la Victoire. Les maîtres-manioc du Pont du Pérou, veilleurs au grain, avaient, via leur moussache au soleil, flairé aussi le mauvais temps. En revanche, ce que ni météo ni horoscope n'avaient prévu, c'était la durée de cette foutue tempête de nègres, soit vingt, voire vingt-cinq jours déjà, sans issue de secours à l'horizon constipé.

Survivantes du terrible tremblement de terre de 2010 en Haïti, Man Suzanne et sa fille Violine, jeune adolescente de quatorze ans, tentent de se reconstruire et de transcender leurs douleurs pour avancer dans un pays dévasté et corrompu. Au fil des pages, le lecteur voit leurs histoires personnelles se dérouler sur la toile sociale et politique du pays, alors que le crime s'intensifie d'année en année. Comment continuer d'avancer sans perdre pied lorsqu'à chaque virage, à chaque croisement, l'enlèvement, le racket, le viol voire la mort vous attend peut-être ? Nous assistons à la construction et à l'évolution de trois générations de femmes, tantôt englouties par les drames, tantôt revigorées par l'amour et la joie de petits bonheurs quotidiens. Mais peut-on se construire un avenir décent devant tant d'incertitudes et de violence ? Se pose (s'impose ?) alors, telle une révélation, l'ultime solution : l'exil...

Dans une langue généreuse, riche, à la fois poétique et réaliste, l'auteur décrit un peuple en construction dans toute sa complexité, aux prises avec ses propres contradictions. L'amour, l'intolérance, le sacrifice, l'arbitraire, l'injustice, le racisme se côtoient au fil des pages et constituent la réalité du "tous-les-jours" nègre.Liberté Feuille Banane revient sur un événement tragique et méconnu de l'histoire de Marie-Galante et de l'archipel guadeloupéen. Une tragédie qui donne lieu au retentissant procès de St Jean Alonzo, ancien esclave devenu premier maire adjoint nègre et principal opposant à la classe des colons.

Des histoires d'hommes, mais surtout de femmes ponctuent le récit dont l'intrigue et le drame abordent sur un ton léger quelques épisodes de la vie politique et sociale martiniquaise et nous amènent à interroger la sociologie familiale, la culture, l'identité, la langue... Le titre du roman « j'ai juste bien » est une exclamation de Frédi, l'héroïne, faisant écho à cette rengaine « j'ai juste mal » qu'aurait pu prononcer chacune des femmes de sa lignée.