Bücher der Reihe Nouvelles nouvelles

Dans ces histoires presque vraies, le lecteur glissera insensiblement, ou par surprise, d¿un monde quotidien à un autre, où tout est inquiétant ou incompréhensible. Un monde dont on parle souvent sans s¿y être jamais aventuré, un monde où tout peut arriver.De la cité périphérique à l¿Amérique sécessionniste, le merveilleux vient bousculer les rites et routines d¿un univers banal. Une adolescente noire, un petit paysan, un militaire de carrière, un alcoolique profond y sont confrontés à des événements tout à fait improbables.En les suivant dans leurs aventures, on en vient à se demander si le « presque » du titre a bien lieu d¿être. Ce qui leur arrive est tellement évident, quand on y réfléchit, que c¿est au lecteur de se persuader qüil n¿est pas en présence de simples reportages.

Mûrement préparé ou surgi de hasards de la vie, arrive le moment où il faut regarder le lion dans les yeux. Affronter ce à quoi on n¿était pas préparé ou qüon s¿était caché à soi-même. Saisir l¿instant sauf à se perdre.Avec légèreté ou gravité, au fond de l¿Amazonie ou d¿une ruelle de la médina de Marrakech, dans un train, derrière un mur, sur une plage ou au bord d¿une falaise, l¿autrice nous donne à partager des instants de vie suspendus. Des moments de bascule après quoi rien n¿est plus jamais pareil.

Les histoires racontées dans ce recueil sont celles de nos émotions : déception, impatience, colère, peur, plaisir, espoir, découragement, et bien d¿autres encore. Elles mettent en scène des personnages très divers (une coiffeuse, un éboueur, un employé de bureau, un éditeur¿), qui entretiennent des relations variées : relations de couple, de travail, de service¿ Ces fragments de vie se déroulent dans de multiples lieux : à domicile, au bureau, dans un train, une salle d¿attente, au cinéma, dans le métro ou ailleurs. Scènes familières ou insolites, elles ont un dénouement parfois heureux, parfois malheureux, le plus souvent inattendu, qui surprend voire déconcerte le lecteur. La diversité des situations dessinées et des personnages clés de ces courtes nouvelles ne fait pas obstacle à leur unité : réalistes ou fantastiques, toutes ensemble, elles présentent un concentré des émotions qui façonnent la trame de nos existences.

Il y a des jours dont nous nous souviendrons toute notre vie. Ce que nous avons vécu a changé profondément notre rapport au monde et bouleversé notre existence, infléchissant son cours ou lui donnant une coloration particulière. Ces huit nouvelles relatent différentes situations, dans lesquelles les personnages sont confrontés au manque, au désir, à la violence, à l¿incompréhension, à la mort. Certains vont découvrir la solidarité, l¿amour, la beauté du monde, des ressources insoupçonnées, d¿autres ne sauront jamais que ce qüils cherchaient était à portée de main.

« Un de nos jeux préférés était de jeter des pierres au fond de la rivière, du haut du ponte Vecchio. À ce jeu-là, je n¿étais pas la moins habile et j¿adorais me pencher, la tête en bas, le bassin en appui contre le parapet et les pieds ballants au-dessus du pavé. Je voyais le monde à l¿envers et cette sensation m¿enivrait tant que j¿en éprouvais une sorte d¿extase. Du plus loin que je me souvienne, j¿ai toujours aimé l¿ivresse que procurent les interdits. »Extrait de « Comme un boomerang » de Catherine ProuzetNouvelle George Sand 2023

Ce qui tient debout les humains de ces récits « ordinaires » mais uniques, c¿est le lien VIF et indéfectible qüils tissent entre eux et le regard éperdu de tendresse qüils échangent et adressent au monde parfois brutal qui les chahute. Adila, Paulo, Mémé Bleue et les autres sont des invisibles oubliés de la grande foire des gagneurs. Mais ils sont admirables par cette ressource en eux de la solidarité, de la résistance, de la consolation. Ils tiennent debout, même de guingois, et c¿est un petit peuple qui se redresse. Et s¿ils chutent, ils trouvent une main qui les cajole pour que même la fin ne soit pas trop cruelle.

Le quatrième roman d'un professeur de littérature comparée rencontre un vif succès public et critique. Cependant, il semble susciter des interprétations déroutantes chez ses lecteurs. L'auteur s'interroge : le texte échapperait il à ses intentions premières pour prendre des formes et significations insoupçonnées ? Qu'elles racontent l'histoire de deux soeurs bien décidées à percer les secrets d'une photo de famille, ou celle d'une femme croyant voir, à travers une rencontre singulière, la réponse à un dilemme amoureux, toutes les nouvelles composant ce recueil explorent des points de vue incertains, parfois changeants, sur une réalité ambiguë.

Certains individus ont un don, un talent, une qualité innée ou un savoir-faire acquis qu'ils développent au cours de leur vie. Pour le parfumeur, il s'agit d'une acuité sensible horsnorme et d'une capacité à en tirer des compositions originales. Pour le médecin ou l'avocat, désormais pensionnaires d'un EHPAD, c'est la résurgence d'un savoir et d'une pratique qu'on pourrait appeler déformation professionnelle. Pour la charmeuse de feu, un don du Ciel ou de sorcellerie. Pour le séducteur, le talent d'envoûter ses adversaires et de les soumettre à sa loi. Sans compter ceux qui manifestent sur le tard un don insoupçonné : don de faire rire, d'écrire¿ Mais le mot don est à double entente. Il ne désigne pas seulement ce que l'on reçoit mais également ce que l'on offre. Le divertissement pour celui qui fait rire, la transmission pour celui qui écrit, le soulagement pour le médecin ou la charmeuse de feu, la réparation pour l'avocat, le plaisir des sens pour le créateur d'essences.

On peut être singulier de bien des manières : solitaire, révolté, animalisé, marginalisé¿ Les nouvelles de ce recueil racontent neuf histoires de Singuliers, neuf tentatives d'exister malgré la maladie, la guerre, l'exil, ou la misère. Au-delà de la dureté du destin, ces fragments de vies humbles nous appellent à ouvrir nos fenêtres et à lever le regard. Ce recueil a fait partie des finalistes du prix de la nouvelle d'Angers en 2020. La nouvelle « Le domaine des oiseaux » a reçu le premier prix du jeune écrivain de langue française en 2017 et deux autres nouvelles sont parues dans différentes revues.

Le monde mute. Les écrans se multiplient. Les algorithmes tissent des destins. Les forêts brûlent. Les eaux montent. Par ricochets, les humains sont soumis à d'infimes aberrations, comme celles produites par un miroir courbe, qui altèrent leurs perceptions. Ils rôdent sur des sites de fouilles, découvrent leur double ou déambulent sur des rivages au temps arrêté. Car le Temps est un sablier détraqué. Comme le sable, il file indifférent à ces naufragés qui s'accrochent à un livre, à un cahier d'écolier, à un banc de sable. Avec humour, colère ou mélancolie, huit personnages avancent à tâtons vers l'entonnoir de sable. Mais si les sables comme les eaux près desquelles ils maraudent sont des territoires où l'on peut sombrer, ce sont aussi des espaces ouverts où circule le souffle des mondes rêvés et salvateurs. Ceux de la jeunesse, du désir et de la mémoire.

Ils avaient exploré leurs univers respectifs dans un premier recueil collectif ouvrant sur la vision pathétique d'un Chien attaché à un poteau électrique (La Chambre d'échos, 2020) quelque part sur une route sans fin des États-Unis. Les auteurs et collaborateurs du site www.nouvelledonne. net, entièrement dédié à la défense et à la promotion du texte court, unissent à nouveau leurs désirs d'écrire et se rassemblent cette fois autour de l'idée de s'éloigner, à un moment ou à un autre, de ce qu'il convient d'appeler le droit chemin, ou encore les sentiers battus. De la fraude quasi innocente à l'acte destructeur, en passant par les fantasmes et les non-dits, les vingt nouvelles révèlent toutes les nuances de la transgression. Que celleci prenne place dans l'imaginaire ou dans la réalité sociale, elle fait le pari d'ouvrir le champ des possibles. En prenant le lecteur à rebrousse-poil, l'ouvrage s'inscrit dans le ton tragicomique du précédent et il n'est toujours pas question pour lui de rester sur le bord de la route.

Entre une rencontre qui ne s'est pas faite et qui aurait pu sauver d'une mort infâme un compositeur génial ; un patriarche pressé à l'approche de sa mort de laisser en héritage à son petit-fils le récit de sa vie ; et un voyage au Sénégal dont le déroulement est abandonné au soin de la providence, c'est le récit de rencontres inopinées, comme toutes celles qui le plus souvent enrichissent notre vie qui sont ébauchées ici. Dans ces textes inspirés pour la plupart de faits réels, il n'est pas si aisé de définir la part de réalité et celle de fiction. L'expérience de la vie nous montre que la première dépasse souvent la seconde. Chacune de ces nouvelles évoque des moments où notre vie prend une dimension irréelle, fruit de notre ouverture, notre réceptivité, notre spontanéité vis-à-vis de l'autre.

Cinq nouvelles d'outre-espace comme de lointains souvenirs de jeunesse, lorsque les films de science-fiction emportaient notre imagination aux confins de l'espace, malgré des effets spéciaux rudimentaires. Mais les héros de ces nouvelles restent singulièrement modernes, tant dans leur vie quotidienne que dans leur destin exceptionnel. Et les chutes sont d'autant plus vertigineuses !

Douze nouvelles échelonnées sur un an au coeur de l'océan Indien. Douze récits taillés dans le vif, pour prendre le lecteur à contre-pied, avec pour point d'ancrage un changement de direction brutal dans l'existence des personnages : incident de parcours, étrange rencontre, objet trouvé, drame de la vie¿ À travers ces destins croisés, qui basculent au rythme des saisons inversées, ce recueil dresse aussi une image vivante de La Réunion actuelle : richesse culturelle, diversité des paysages, pratiques sportives insulaires à l'image du Grand Raid ou de la plongée, et même « crise requin ». Un grand bol d'air éloigné du continent où le lien avec les terres voisines est omniprésent.

Le livre aurait pu s'appeler Là où se posent nos silences, car les photographies sont imprévisibles. Nous croyons les prendre, quelle prétention ! Elles nous échappent, s'effacent,resurgissent. C'est alors qu'elles nous confrontent aux infimes fractions de temps qu'inéluctablement elles ont fixées. Les unes nous consolent, les autres nous désolent. Nous les côtoyons, les oublions, les retrouvons, car les photographies ne meurent jamais. Chacune des sept nouvelles de ce recueil raconte l'histoire d'une rencontre entre une vie et une photographie. Une rencontre où tout se joue dans un équilibre précaire jusqu'au basculement.Un reflet, une épreuve, une empreinte. Qu'ont-ils vu ? Une image en recèle toujours une autre, plus secrète où ombre et lumière s'unissent, s'affrontent ou parfois s'inversent.

Ce recueil de nouvelles nous présente des femmes surprises en pleine confusion, qu'elles soient femmes d'affaires ou de ménage, salariée ou encore lycéenne. Elles se penchent sur leur enfance, sont vulnérables et caressent fébrilement des blessures anciennes. Le fil conducteur de ce livre serait sans doute l'accélération des battements de c¿ur, lorsque les émotions se bousculent, à la limite de la conscience. Quelque part à Paris, à New York ou en Russie, ces femmes en pleine confusion se débattent dans la tiédeur d'un lit ouvert aux courants d'air glacé.

Les paysages sont des livres. Celui du Luberon est épique. Sur la face méridionale de la montagne, la lumière est virgilienne. L'harmonie, symphonique. Si les dieux existent, ils ont béni cette montagne, mais sans l'exonérer de tourments ! Les maisons s'ouvrent sur le théâtre vivant des temps anciens ¿ l'une d'elles s'appelait La Lune. Celto-Ligures, Romains, Vaudois, soldats du Moyen Âge, paysans de toujours, ont laissé leurs marques sur les murs, les chemins, les vallons. Cette maison a soufflé les histoires du premier volet de ce recueil. L'auteur en connaissais certaines qu'il a vécu au clair de cette Lune !

Et si la plus grande partie de l'humanité avait perdu son âme ? Et si nous descendions non pas du singe, mais du quetzalcoatlus, le plus grand dinosaure volant ? Et si c'était la fin de la mondialisation ?Et si les Grecs avaient raison, et toutes les religions polythéistes, qui peuplaient la nature d'êtres inconsistants et merveilleux ? Ces quatre nouvelles transposent l'extraordinaire dans l'ordinaire de notre quotidien.