Bücher der Reihe Rue des écoles

Janvier 1982, nous sommes une dizaine de scientifiques à écouter Kissinger dans une réunion confidentielle.Il déploie trois planisphères, 1960, 1970, 1980, l¿URSS et ses alliés en bleu, les USA et les siens en rouge, il explique comment « nous », l¿Union soviétique, sommes encerclés et agressés par les Américains, alimentant son discours de plusieurs exemples d¿interventions de la CIA. La démonstration dure quinze minutes, mes amis américains sont consternés, prêts à appeler les services de santé ou le FBI, overdose ou trahison.Kissinger s¿arrête brutalement et déclare, si vous n¿êtes pas capables de défendre avec conviction la position de vos ennemis, n¿essayez pas de comprendre quoi que ce soit en géopolitique, parlez football, c¿est passionnant.

L¿Algérie n¿est plus qüun lointain souvenir pour l¿auteure et pourtant cette histoire migratoire et d¿exil traverse et bouleverse les générations successives.Comment se penser soi-même quand on est Française d¿origine algérienne et qüon vous regarde comme appartenant à un camp ou à un autre ?De la banlieue d¿Alger aux bidonvilles de Nanterre, Samyia Al Barràn raconte la déflagration traumatique d¿une famille tentant d¿avancer et de réparer ses blessures : celle de la guerre, de l¿exil, du deuil, ainsi que du sentiment de déracinement et de trahison des siens.Entre résilience et vulnérabilité, ce livre intime est un appel à l¿écoute face au phénomène migratoire et aux difficultés identitaires de ceux que l¿on nomme les « enfants d¿immigrés ».

Louis est métis et orphelin de l¿Assistance Publique. Il vit à Bruxelles. Créatif doué, porté par une réussite un peu factice, il partage avec Alice un bonheur instable et tourmenté.L¿Afrique où il est né l¿appelle alors et l¿aspire dans un tourbillon d¿impressions troubles et d¿images déroutantes. Louis sombre. Alice pleure, résiste. Des fantômes insaisissables se lèvent autour de l¿ancienne scierie de Sambasso, dans la lointaine forêt. Où le fleuve n¿en finit pas de charrier ses boues putrides, la mort, le redoutable passé ; où se dessine le spectre d¿une guerre fossile toute prête à renaître.

Villa les Roseaux, le roman de deux vies. Un récit en double voie, à double voix. L¿enfance retrouvée dans la douleur et les débordements.Au bord d¿un lac enchâssé dans les montagnes, dans une ville emblématique de l¿après-guerre, une fresque se tisse au fil des souvenirs. Elle dessine rétrospectivement, dans le trouble et la confusion de l¿époque, le monde en devenir de la consommation et de la société des loisirs annoncées.Et en silhouette, vue par les deux personnages, l¿image de ce que l¿on appellera bientôt les trente glorieuses.

Zakaria est le premier volet d¿une trilogie qui comprend, en outre, deux récits (un diptyque) S¿il faut mourir / Puisqüil faut vivre et Associations, un second roman.Comme Camus évoquant ses trois premiers livres ¿ un roman, une pièce de théâtre et un essai philosophique ¿ Zebouchi considère ses trois ouvrages comme un tout.Zakaria nous livre successivement les portraits de cinq personnages. Plus précisément, il nous relate le déroulement d¿une journée dans la vie de chacun d¿eux. Une journée particulière dans la mesure où elle marque une « fin de partie », la fin d¿une époque, d¿une histoire ou d¿une vie.

Reproduire les expériences qui ont permis à Nicéphore Niépce de réaliser la première photographie de l¿Histoire : excellente initiative ! Une association, dédiée à la mémoire de l¿inventeur et soutenue par un châtelain bourguignon, se fait fort de parvenir à ses fins. C¿est oublier un peu vite que le mauvais sort s¿acharne depuis plusieurs années sur la région. Entre règlements de comptes, libertinage abject et grand banditisme, difficile de mener à terme le projet.  Plongée, bien malgré elle, au c¿ur d¿une intrigue délicate, où s¿entremêlent conflit lointain, affaires judiciaires en cours et querelles de couples, la famille Lantay, le clan aristocratique local, s¿évertue tant bien que mal à profiter des vacances du printemps 1975 dans le respect des traditions de Pâques.  Une véritable gageure au regard des circonstances !

Yvan est un cinéaste qui convoque ici les fantômes de sa vie, depuis son adolescence jusqüà sa vie d¿adulte, durant laquelle il eut la chance de croiser des personnages extraordinaires qui lui ont permis de découvrir cette « Planète Cinéma » qui fait tant rêver depuis son invention. Ses souvenirs se mélangent dans son esprit, et lui reviennent telles des bouffées savoureuses selon le désordre de la vie.  Mais certaines de ces rencontres improbables peuvent aussi donner à réfléchir sur cette galaxie interlope où le génie côtoie parfois « les affreux de la création ».