Bücher der Reihe Univers musical

La vie et la musique du compositeur géorgien Giya Kancheli (1935-2019) mettent en évidence un créateur très impliqué dans son époque, tant sur le plan artistique que dans son rapport à l'Homme. De Tbilissi, sa terre natale, à Anvers, où il trouve refuge, en passant par Berlin, on découvre une ¿uvre foisonnante largement enregistrée et filmée. Sa musique, d'abord pour le cinéma et le théâtre, aborde rapidement le monde de la symphonie et développe une inspiration singulière soutenue par la notion de temps long où il se révèle d'une grandeur spirituelle qui a conquis et impressionné le monde en quelques décennies, dévoilant ainsi son immense humanité.

Le tournant du siècle à peine franchi, de grands compositeurs d'opéras comme Richard Strauss ou Pietro Mascagni s'intéressaient à cette nouvelle forme d'expression appelée cinématographe. Les premiers créateurs sur pellicule, eux, puisaient dans le corpus des opéras franco-italiens pour élaborer des scénarios susceptibles d'attirer un large public. Certains mélomanes passionnés et critiques professionnels rechignaient à cautionner ce mariage hybride, usant de nombreux arguments. Le plus radical revendiquait un droit de « propriété privée » sur l'opéra, ses parures et ses dorures. Le cinéma, c'était bon pour le peuple, pas pour les connaisseurs patentés¿ Mais peu à peu, il se libérait des foires et du grand-guignol pour prétendre à un véritable statut artistique, un septième art qui allait rapidement phagocyter les six précédents¿ Au moment où les expressions musicales sont transmutées par les technologies refondatrices de l'image et du son, où se dirige aujourd'hui cet art hérité des sociétés aristo-bourgeoises des siècles passés ? vers une mort annoncée, ou vers une renaissance paradoxale ?

À la fois lexique et glossaire, cet ouvrage propose plus de deux cents mots du vocabulaire courant, du jargon et de l'argot des jazzmen et des bluesmen. Chaque terme voit ses racines étymologiques retrouvées, ses origines historiques rappelées, ses différentes significations exposées. Il en résulte une encyclopédie pratique des divers styles et courants au sein du jazz et du blues, des techniques et « outils » des artistes, des expressions, connues ou peu connues, propres aux musiciens, des lieux devenus mythiques, des labels discographiques célèbres... La « grande » Histoire rencontre alors souvent les « petites » histoires des hommes et des femmes qui ont jeté les bases de musiques présentes aujourd'hui dans le monde entier. Ce guide s'avérera indispensable à tous les curieux, amateurs et spécialistes du jazz et du blues, mais aussi du rock, de la pop music et de toutes les musiques dites actuelles. Attention: vocabulaire explicite !

Accorder un piano est nocif pour la santé des femmes célibataires ; le jazz est aussi addictif que l'opium ; il est possible d'attraper des MST en écoutant Elton John. Ces affirmations sont toutes avérées. Ou du moins, toutes ont été proférées et la plupart tenues pour vraies. Car quoi de plus opportun que quelque chose de mystérieux mais aussi de commun, comme la musique, pour critiquer une idéologie, une religion, une communauté, une race ? En retraçant son parcours depuis l'antiquité, cet ouvrage présente l'occident sous un nouveau prisme. Car la musique maléfique fut la protagoniste, et parfois même l'enjeu, des luttes les plus importantes de son histoire - celles entre religieux et profane ; entre anciens et modernes ; entre croyances et sciences ; entre conservatisme et libéralisme.

Comment l'art lyrique féconde-t-il l'imaginaire des écrivains ? Telle est la problématique développée dans cet ouvrage. La double dimension artistique et institutionnelle de l'opéra nourrit le genre romanesque. Cette étude évoque les ravages d'une cruauté présente dans les mythes fécondant l'opéra. Les auteurs montrent que la connivence qui relie cette institution culturelle à la sphère sociopolitique fournit un important matériau à la critique sociale des romanciers.

Les pratiques culturelles en milieu carcéral sont aujourd'hui répandues et multiples. Souvent destinées à apporter aux détenus des espaces d'expression différents de ceux proposés par la prison, elles se positionnent comme l'un des maillons nécessaires à la réinsertion. Mais ne sont-elles que cela ? Cet ouvrage retrace l'évolution des pratiques musicales en milieu carcéral et interroge les liens entre la prison et la présence d'un atelier de pratique musicale en ses murs. Comment s'opposent les logiques ? Quelles sont les postures à adopter par l'intervenant artistique ? Comment la musique peut-elle prendre une place singulière dans une organisation complexe ? Fruit de plusieurs années d'observations d'ateliers en prison, d'interventions artistiques et d'entretiens, ce livre analyse également les incidences de la pratique musicale en détention (ses effets sur la voix, sur la confiance en soi, sur le développement culturel...).

Bruno Maderna (Venise, 1920 - Darmstadt, 1973) est un des musiciens les plus importants de la seconde moitié du XXe siècles. Compositeur, chef d'orchestre et enseignant, il fut une figure protagoniste - avec Boulez, Stockhausen, Nono - des Ferienkurse de Darmstadt pendant les années cinquante et soixante. L'auteur à choisit deux thèmes d'étude présents dans la réflexion de Maderna : celui relatif à l'engagement politique et celui des dangers liés à l'industrialisation de la culture et de la société dans son ensemble. Le travail est centré sur l'analyse minutieuse des techniques structurelles présentes dans les plus importantes oeuvres de Maderna.

Une chose est sûre  : le jazz aura été la musique du XXe siècle et Paris l¿une des premières et vastes scènes de cette aventure musicale sans précédent. Philippe Hansebout fait entendre la voix d¿une confrérie bien particulière  : celle des amateurs de jazz. Leur mémoire, la seule qui vaille en art, est celle du c¿ur. Il convoque ses souvenirs parfois anciens et tente de déployer tout un imaginaire musical. Il a choisi de rendre hommage à ses héros, ses Maîtres anciens pour reprendre le titre d¿un célèbre ouvrage de Thomas Bernhard, dans une galerie d¿une vingtaine de portraits où les fondateurs de la modernité en jazz côtoient certaines figures singulières ou ayant traversé les époques, quelques tenants du free jazz ou d¿éminents représentants de la scène française. Il a choisi de mêler les approches critiques, esthétiques et historiques, n¿hésitant pas à établir des correspondances entre le jazz et les autres disciplines de l¿esprit  : la philosophie, la littérature, la peinture et le cinéma.

L¿Histoire du Soldat est un conte de Charles Ferdinand Ramuz sur une musique d¿Igor Stravinsky.En troquant avec le diable son violon contre un livre qui prédit la fortune, un soldat découvre qüil a perdu trois ans de sa vie et que sa famille l¿a oublié. Amour ou richesse¿? Il va devoir choisir.«¿Étrange rencontre¿» que celle de ces deux immenses créateurs¿; profitable à l¿un comme à l¿autre. Précieuse pour Stravinsky à une étape particulièrement difficile de sa vie, marquante pour Ramuz dont l¿écriture va se faire encore plus audacieuse et novatrice comme en témoignent les textes écrits entre 1917 et 1920. Nul doute, la grande prose poétique de Chant de notre Rhône (1920), les Morceaux qui formeront le recueil de Salutation paysanne et qui feront scandale en 1920, ont bénéficié de la rencontre avec le musicien, de leurs recherches communes. Jean-Louis Pierre Président de l¿association « Les Amis de Ramuz »