Bücher veröffentlicht von Editions L'Harmattan

Le roi est mort, au pays des hommes calmes et qui jamais ne se fâchent. Les anciens, réunis en conclave, suivant la tradition, ont désigné, après un mois de concertations et de méditations, trois vieillards, les plus âgés du collège, pour leur choisir un bon roi, d'autant que celui qui vient de mourir a eu un règne exécrable qui a fait souffrir tout le peuple et l'a laissé exsangue. Cependant les trois électeurs ont ceci de commun : ils sont tous les trois aveugles. Comment devront- ils procéder pour découvrir au coeur du royaume, l'excellent dirigeant de leur communauté ? Dans cette fable, Seydi Sow pose la grande question du choix de nos dirigeants. Comment donner à un peuple la lucidité et la maturité de porter le bon gouvernant au sommet de leur hiérarchie.

La sexualité est l'une des différences décisives entre les animaux et l'homme. Dans cette espèce, faute d'un instinct qui le commande, le dispositif de sexualité ne peut se suffire de la nature. Il ne peut se déclencher qu'en mettant à profit l'une des spécificités de l'animal humain, les capacités exceptionnelles de son cerveau. La pensée qui traverse le cerveau permet que s'imposent des sentiments de pudeur. Universelle dans toutes les cultures, la pudeur est étrangère au monde animal. Mais elle ne prend un tour sexuel qu'après être apparue au cours de l'éducation à la propreté urino-fécale. Cette éducation défi nit ce qui est bien, en opposition avec ce qui est sale et mal. Le bien s'applique au monde social, ce qui concerne lesdites parties honteuses est relégué du côté du mal. Anthropologiquement associé à ce qui est sale et au mal, l'amour sexuel se trouve frappé d'interdit. Or, l'homme est un mammifère supérieur qui possède une grande propension à faire des sottises. L'interdit porté sur l'amour sexuel lui inspire sa transgression. Par l'exacerbation des émotions, la transgression amène à toutes les formes d'expression de l'amour et de la sexualité.

Grâce à de nouvelles sources accessibles, ce livre raconte les 64 films réalisés par Ladislas Starewitch à Kaunas, Moscou et Yalta, ainsi que les 41 réalisés en France en ajoutant les collaborations avec d'autres réalisateurs. Le lecteur suivra l'essor de la trajectoire de ce grand maître de la stop motion (pionnier des ciné-marionnettes, du grattage et de la peinture sur pellicule, de la clay motion et du go motion), ses mélanges d'animation, de vues réelles, d'effets spéciaux et d'images composites. Ce premier volume est suivi par Le vingtième siècle de Ladislas Starewitchchez le même éditeur.

« Le procès des béquilles » est le drame poignant d'un rescapé de la poliomyélite. Mais est-ce fatalité cette maladie lourdement handicapante qui donne souvent des jambes flasques et des béquilles ou une chaise roulante aux enfants frappés par ce mal ? Négatif ! tranche Dinaade, le héros de ce récit. Dinaade est convaincu que ses parents sont coupables d'une terrible négligence. Faut-il pour autant les trainer devant la justice ? Là-dessus aucune hésitation pour l'enfant qui apparait ainsi aux yeux de la société comme un monstre, ayant de facto oublié tout le sacrifice parental qui a présidé à sa naissance et auquel, il doit sa survie. La justice devra donc déterminer le degré de responsabilité des parents dans la survenue de la paralysie de leur progéniture.

Aujourd'hui, il nous est demandé de donner notre avis lorsque l'on va au restaurant, ou de voter pour les projets de notre ville¿ Les pouvoirs publics aussi plaident pour un renforcement de la participation citoyenne au sein des institutions. Mais comment, au sein des services de psychiatrie, les personnes accompagnées peuvent-elles exercer leur citoyenneté ? L'influence de l'organisation institutionnelle sur l'exercice de ce droit (et devoir ?) de citoyenneté est analysée au regard du concept d'institution totalitaire développé par Erving Goffman. Cette thématique a d'autant plus d'intérêt qu'elle permet d'éclairer les liens existants entre les différents acteurs et leurs rapports à l'institution elle-même.

Peut-on continuer de cloisonner les pratiques de solidarité en France et celles menées à l'international ? A contrario peut-on espérer trouver des pistes de renouvellement en croisant ces deux types d'expérience ? Cette réflexion s'appuie sur l'analyse de quatre organisations menant les deux types d'actions, pour partir à la recherche d'un tel « effet croisement ». En faisant par ailleurs le lien avec une vision des relations internationales autre que vue en termes d'opposition Nord/Sud Marc Lévy s'interroge sur le devenir de notre Etat-providence, pour ce qui est de l'action sociale en France. Se demander s'il faut aider les autres renvoie les acteurs de la solidarité à des questions difficiles mais salutaires, pour réagir aux contraintes des logiques caritatives d'urgence, et s'affirmer comme les acteurs politiques de cette solidarité dont nous avons besoin.

Recherche sur la première statue du "Bouddha, seul et debout" ! Elle se révèle être l'aboutissement d'une commande bouddhique et d'une réalisation grecque, exécutée dans l'actuel Nord du Pakistan, jadis Royaume de Gandhara, capitale Taxila. Statue hybride, dans laquelle hellénisme alexandrin et tradition indienne se rencontrent pour accomplir un chef-d'oeuvre. L'auteur en raconte l'histoire et en étudie le miracle philosophique des cultures.

La France connaîtra, à la suite des sombres événements de juin 1940, une misère qui semblait devoir s'acharner plus particulièrement sur les jeunes issus de milieux ouvriers. Pour lutter contre ce chômage des jeunes gens naîtront les centres de formation professionnelle dont l'auteur étudie ici les unité urbaines à forte composante masculine. Durant la première moitié des années quarante, ces centres de préapprentissage et d'apprentissage auront finalement permis de grouper, de nourrir, et surtout d'instruire, entre 100 000 et 150 000 équipiers masculins. l

Ce livre est une véritable saga : deux siècles de la vie, des amours, des passions de personnages hauts en couleur. En vrais Provençaux d'Avignon, dans les combats les plus durs, ils ne départirent jamais de leur humour. Leur histoire est relatée au travers d'anecdotes pleines de joie de vivre et d'émotion dont la succession se joue d'un ordre chronologique fastidieux. Par touche discrète, à travers leurs espoirs, leurs fantasmes, leurs combats et leurs partis pris républicains, l'auteur nous remémore ainsi 200 ans de notre histoire.

Ce livre de droit civil analyse de manière critique la notion de concubinage en Guinée. Il présente deux conceptions de cette notion, à savoir la conception juridique et la conception sociologique, tout en confirmant que la Guinée n'a pas encore réglementé sur le concubinage, contrairement à de nombreux pays révélés. Le livre est divisé en deux parties principales. La première partie traite de l'aspect sociojuridique du concubinage en Guinée, en abordant l'aperçu général de la notion ainsi que les différentes formes de concubinage. La deuxième partie se concentre sur la portée juridique du concubinage. Elle examine les effets juridiques du concubinage, y compris les Droits et les obligations des partenaires, ainsi que le cas spécifique des enfants nés d'une union de concubinage.

Cet ouvrage est une fresque sociale du Sénégal d'aujourd'hui. Ce Sénégal-là que Paap Seen dépeint avec un amour débordant n'est pas épargné de ses coups de crayon qui bruissent avec véhémence et parfois avec une grande douceur colérique. (...) Les sentiers du paysage social décrit par l'auteur en une cinquantaine de textes nous promènent dans le quotidien ontologique des Sénégalaises et des Sénégalais qui survivent, avec plein d'espoir, dans un pays où la douceur de la vie est constamment écorchée par l'insupportable. (René Lake, administrateur de SenePlus) Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021, s'enchante, quant à lui, de ce « modèle de sensibilité, d'humilité, de générosité », pour « cette école du regard, ce goût pour des positions finalement assez minoritaires, voire polémiques, dans un contexte sénégalais ». Paap Seen met en avant des « sujets rarement abordés tels que la maltraitance animale, le féminisme d'un point de vue masculin... Les portraits de femmes et d'hommes, brossés avec empathie et clairvoyance, ainsi que les dialogues lors de rencontres fortuites rehaussent la dignité populaire.

Ce livre du Dr Diakité est un outil important pour la prévention contre l'usage et le trafic de drogues chez les jeunes. Les poèmes présentés dans ce recueil ont été spécialement sélectionnés pour sensibiliser les élèves aux dangers de la consommation de drogues et pour les encourager à s'engager dans une vie saine et positive. Ils traitent de sujets tels que l'addiction aux stupéfiants, les risques sanitaires, les troubles mentaux, l'isolement social et les conséquences désastreuses sur la vie personnelle et professionnelle des individus qui ont choisi de suivre cette voie. Ils illustrent également le rôle important que jouent les amis, la famille, les forces de sécurité et de défense et les enseignants dans la prévention de la toxicomanie chez les jeunes.

Dans la relation soignant-soigné, la réflexivité est une compétence indispensable pour la profession des soignants. Elle repose sur la capacité reconnue à chaque être humain de s'observer et de s'évaluer pendant l'action et après celle-ci. Liée à l'éthique, elle permet au soignant de prendre du recul pour interroger toutes les valeurs qu'il applique, entre autres l'empathie : approche la plus appropriée dans la relation de soins. Pour le soignant, très sollicité sur le plan émotionnel dans le quotidien de sa profession, la réflexivité implique de réfléchir et d'analyser ses propres interprétations de l'empathie qu'il développe comme valeur envers autrui.

Le médecin malade demeure un paradoxe et une figure problématique, nous murmure l'auteur : « J'ai été Charlie en 2015, je suis aujourd'hui totalement Charcot, et j'éprouve cependant du plaisir à vivre. » Comment en arrive-t-on à accepter l'inacceptable ? Comment se sentir vivant alors que lentement mais sûrement le corps lâche ? L'amour de la vie, du vin, du verbe suffisent-ils ? Au fond, que peuvent vraiment les mots quand l'épuisement, la honte, l'enfermement, l'ambivalence ont saisi à ce point notre intériorité ? Dans ce récit sans concession, les mots révèlent toute leur puissance lorsqu'ils sont portés par la sincérité, la sensibilité et l'intelligence : simplement être présent, être avec, être à côté de Chantal son épouse, de leurs enfants et voir peut-être, leur petit-fils Shaun atteindre ses trois ans ? Ã À travers cette quête lumineuse où tout un chacun se sent concerné, une porte s'entrouvre : l'occasion de considérer à nouveau notre humaine condition commune à partir de ce qui la définit, nos clairs-obscurs et notre fragilité. Un livre beau et fort.

Au cours de la première moitié du XVe siècle, anachorète et abbesse Colette de Corbie (1381-1447) devint la première femme à réformer un ordre monastique contemplatif en fondant vingt-quatre maisons franciscaines en France, en Bourgogne et dans les Pays-Bas. Pendant son activité, la France était en guerre tant avec l'Angleterre qu'avec elle-même ; les papes siégeaient à la fois à Rome, à Avignon et à Pise ; même l'ordre franciscain était déchiré par le conflit entre Spirituels et Conventuels. Colette navigua dans ces eaux turbulentes de l'époque pour guider sa réforme à travers la violence, l'incertitude et l'instabilité. En maintenant ses fondations sous la pauvreté évangélique stricte et l'emprise encore plus stricte de ses propres systèmes de contrôle, Colette mena ses institutions farouchement indépendantes vers un large succès. Par l'étude des documents fondateurs, de la correspondance et des hagiographies de la future sainte et de son mouvement, ces pages explorent les stratégies employées par cette femme singulière pour parvenir à ses fins.

Les sociétés sahéliennes ont basculé dans l'anticonstitutionnalisme, au point d'en faire un mode d'alternance politique ordinaire au sommet de l'Etat. Plus la situation sécuritaire se détériore, plus la tension entre autorités civiles et autorités militaires s'accroît et plus les militaires sont tentés de prendre le pouvoir avec l'assentiment de la rue. D'où la permanence du coup d'État qui, devenu une institution, s'inscrit désormais durablement dans la pratique politique. Dans ce contexte, la France, partenaire historique, doit se résoudre à côtoyer au Sahel d'autres acteurs internationaux perçus tantôt comme des alliés ou de simples concurrents, tantôt comme des adversaires ou des ennemis. Au-delà du lien établi entre jihadisme, salafisme, ethnicisme, mauvaise gouvernance démocratique et violence endémique, ce livre saisit de manière sous-jacente l'opérationnalité, les fonctionnalités, les métastases du coup d'État et l'émancipation politique en cours dans des Etats de l'ex-pré carré français.

Les questions de politiques fiscales en Afrique en général et dans la Sous-Région Afrique centrale en particulier ne sont pas toujours d'une programmation ou d'une gestion rigoureuse selon les défis et enjeux économiques inhérents. Ainsi, surenchères fiscales, concessions douanières massives ¿ d'une part ; réalisations socio-économiques insuffisantes d'autre part sont des illustrations les plus évidentes. L'ouvrage note que le dispositif incitatif camerounais, par exemple, basé sur les exonérations douanières n'a pas donné entière satisfaction dans l'élan de développement économique. Sur les plans internes, les services d'observation, de gestion et de contrôle, bien qu'existants, n'ont pas permis de limiter la saignée au niveau des recettes fiscales. Au niveau externe, il est difficile, dans ce contexte, de répondre aux exigences communautaires de mobilisation optimale de recettes. Dans cette perspective, à défaut d'une harmonisation douanière qui tarde à se réaliser pleinement au niveau sous régional, l'urgence est à l'avènement d'un nouvel ordre fiscalo-douanier adapté à la nouvelle configuration industrielle des pays membres.

Le Bac en poche, j'enterre mes années de lycée et pars à Santa Barbara. Entre plage, surf, shopping et excursions, mes journées sont bien remplies. Intégrée, sollicitée et appréciée, je vis ma meilleure vie. J'ai tout ce dont j'ai besoin ; il ne me manque plus qu'un homme pour que le tableau soit parfait. Mais déjà une ombre le recouvre petit à petit sournoisement. Je ne dors plus, je ne suis pas fatiguée et m'auto félicite pour mon énergie débordante. J'entends cet homme, le devine, le vois. Puis vient cette question affolante « est-il réel » ?

« Mes années d'autodidacte entre dix et quinze ans et mes longs séjours dans la campagne de l'Anguille avaient inscrit en moi un besoin d'indépendance et de liberté et aussi la passion de l'interrogation. J'ai un jour clairement compris que je devais chercher du côté de l'ethnologie. » Tout est là¿ Ce récit autobiographique n'est ni une biographie fiable, ni un essai de synthèse des travaux accomplis durant plus de soixante ans. Sur un tracé chronologique, les souvenirs apparaissent comme bon leur semble. Au fil des pages, le lecteur est témoin de ce que signifie devenir ethnologue, être ethnologue, vivre en ethnologue. Une fenêtre ouverte sur l'intimité d'un choix de vie.

Dans ce livre, l'auteur dévoile avec une grande érudition, comment l'Afrique, durement touchée par le réchauffement climatique, demeure vulnérable en raison de la pauvreté. Il pointe la responsabilité des dirigeants africains, dénonçant leur empressement à incriminer le changement climatique sans prendre de mesures significatives pour y remédier. Mais, l'auteur ne se contente pas de blâmer les dirigeants africains. Il révèle également l'hypocrisie flagrante des super-émetteurs occidentaux, qui prétendent agir pour le climat tout en polluant davantage. Cette duplicité met en évidence les intérêts économiques et politiques qui sous-tendent les actions des nations développées, mettant ainsi en péril les efforts de lutte contre le réchauffement à l'échelle mondiale. À travers une analyse fine et des exemples concrets, l'auteur souligne les liens étroits entre résilience climatique et développement socio-économique.

Cinéaste respecté, admiré et souvent vénéré, Sergio Leone a laissé une ¿uvre qui continue d'inspirer nombre de réalisateurs. Il est célèbre pour avoir réinventé le western au début des années soixante. Il a également posé un regard neuf et admiratif sur un cinéma américain qui a bercé son enfance de fils unique. Pour l'auteur de cet ouvrage, la place de l'amitié dans les ¿uvres du Romain apparaît comme un élément déterminant et fondateur de son cinéma. Une amitié qui devient, film après film, beaucoup plus complexe, possessive et exclusive comme peut l'être le sentiment amoureux. Cette attention pour les liens et les sentiments entre les hommes apparaîtra de façon un peu plus évidente à chaque film pour devenir le sujet central de son testament cinématographique, Il était une fois en Amérique. L'auteur du livre porte enfin un regard sur la place singulière des femmes dans une ¿uvre beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Un regard intime inédit sur le cinéma de Sergio Leone.

C'est une louve. Solitaire, incomprise, perdue, mélancolique qui chaque soir, sous le regard de la pleine lune, hurle sa douleur. Je la contemple depuis des saisons, mais la cerner me parait impossible. Son coeur m'est fermé, mais je perçois de loin son âme. Et c'est à travers elle que je remplis ces pages qui tellement sont bourrées des émotions les plus intenses, les plus belles, les plus profondes qu'on peut ressentir. Je veux que tu sentes, lecteur, dans chaque mot, dans chaque phrase, dans chaque paragraphe, dans le livre entier, l'âme de cette petite.

Ces Histoires d'école peuvent être vues comme une série de tableaux ancrés dans la vie scolaire et ses réalités que nous traversons sans, le plus souvent, nous y attarder. Ce sont ces réalités que ce livre nous fait découvrir à travers les principaux acteurs de l'école que sont les élèves, les surveillants, les chefs d'établissement et les inspecteurs. Chaque nouvelle est le récit d'une aventure parfois rocambolesque, souvent simplement plaisante, mais toujours vraisemblable, comme peut l'offrir l'imagination lorsqu'elle puise dans la réalité. Un directeur pour qui ne compte que l'école, une inspectrice symbole de l'équité et de la transparence, des élèves prêts à tout, des parents qui se donnent au-delà du raisonnable pour la réussite de leur enfant, ce sont là quelques-uns des personnages qui défilent dans cette galerie. Tous ont, rivée au plus profond de leur être, une foi inébranlable en l'école.

Avec l'occupation allemande et l'instauration du régime du maréchal Pétain, le sort des Juifs de France est scellé. Un statut spécial leur est imposé, leurs biens sont confisqués et leur déportation « vers l'Est » est programmée. Trois générations d'historiens ont étudié et mis en évidence la collaboration du régime de Vichy avec le IIIe Reich et un antisémitisme d'État qui amena ses dirigeants à devancer les exigences des nazis. À Troyes, comme partout en France, s'observe alors une « collaboration de bureau ». Grâce à un important corpus d'archives, d'études et de témoignages, ce constat se vérifie à l'échelle de cette ville moyenne de la zone occupée où sont suivis au plus près les processus mis en ¿uvre : l'identification et le marquage d'hommes, de femmes et d'enfants ; leur mise au ban de la société ; puis leur déportation vers les centres de mise à mort nazis. Il est primordial de le rappeler, encore et encore. « C'est arrivé. Cela peut donc arriver de nouveau ; tel est le noyau de ce que nous avons à dire. Cela peut se passer et partout » (Primo Levi).

N'Tsoudjini, d'un siècle l'autre retrace l'histoire politique de plusieurs résistants à l'invasion coloniale française jusqu'à la mort du Roi des Rois (« Le Tibet Msafoumou Wa Fefoumou ») au XIXe siècle en 1883. Toutefois, après cette défaite, la ville de N'Tsoudjini a su préserver son rang historique et social, étant donné qu'elle a toujours formé des hommes et des femmes de loi, des hommes et des femmes de foi, sinon les deux à la fois. Par ailleurs, cette ville, depuis le début du XX e siècle jusqu'à présent, sur le plan national, a pris place pour un face-à-face avec le pouvoir, et parfois contre. Cette prise de position, cet affrontement définit son identité tout autant que le travail de création qu'elle a généré depuis son existence.

« Publie ma gloire », a dit Marie à Estelle Faguette, la voyante de Pellevoisin. C'est par ces mots que la Mère de Dieu a fait taire des siècles de non-dits, tiraillés qu'ils furent entre la pauvreté volontaire des textes et la misogynie ambiante qui ne lui reconnaît que le seul droit d'exister en sa seule qualité d'icône à vénérer. René Humetz lève cette injustice en démontrant que Marie, par l'intermédiaire de ses ambassades terrestres, a entendu, non seulement être reconnue comme étant l'abondante interprète des paroles de son Fils, mais aussi en tant que Femme au sens fort du terme.

Le Cameroun n'échappe pas aux débats sur les industries culturelles et créatives en vogue au niveau mondial. Dans les pays du Nord, elles sont reconnues comme l'un des secteurs les plus dynamiques de leur économie. Dans le Document de Stratégie de la Croissance et de l'Emploi (DSCE), le produit culturel est abordé comme une ressource économique et créatrice d'emploi. Ces industries sont donc une opportunité pour le Cameroun même si leur contribution reste encore très marginale par le politique. D'où l'importance pour le Cameroun de mettre en place des stratégies nationales de développement, des industries culturelles et créatives, tout en protégeant ces dernières des valeurs culturelles qu'elles véhiculent.