Bücher veröffentlicht von Editions L'Harmattan

Dans une perspective interdisciplinaire, et tout en s'interrogeant sur le concept même de guerre civile, sur sa spécificité, ses origines et ses conséquences, cet ouvrage s'intéresse à quelques situations de crise qui ont basculé dans la guerre civile en Europe et en Amérique latine aux XIXe, XXe et XXIe siècles. Il combine les outils de l'historien avec ceux des créateurs et des journalistes dans une série de croisements et de dialogues qui interrogent et analysent ce point de non-retour vécu par des populations qui se sont retrouvées au c¿ur d'un maelstrom historique. Interrogeant certains champs géographiques et culturels, il tente d'analyser par quels moyens l'histoire, la littérature, la sociolinguistique, les arts plastiques et audiovisuels ont tenté d'explorer ce passage d'une société à une autre, d'une situation plus ou moins apaisée politiquement et socialement à une crise ou une rupture susceptible d'entraîner une guerre civile.

Rétablir, réhabiliter : un changement de paradigme orienté par un néolibéralisme pragmatique ? Aide à l'autonomie s'ancrant dans l'espace moral des sociétés individualistes ? À la suite du numéro 7, le débat se poursuit ici, mettant l'accent sur le « pouvoir d'agir ». La réinsertion professionnelle tiendra-t-elle ses promesses ? Concernant enfants et adolescents, le secteur médico-social, l'aide à l'enfance, la psychiatrie infanto-juvénile, sauront-ils les accompagner, les orienter ? Plusieurs situations dites « de terrain » viendront illustrer ces voies de réflexion. Plus globalement, cela pose la question de la place des pratiques psychanalytiques en santé mentale infanto-juvénile : quelles possibilités pour le sujet de se soutenir comme capable de faire des choix et quels enjeux identificatoires travaillent les parcours de rétablissement prescrits.

Il y a une pente universitaire à s'enfermer dans les textes en perdant de vue la réalité. C'est l'aboutissement d'un vice constitutif. En effet, depuis Aristote au moins, toutes les doctrines se sont développées sur la base d'un dédoublement ontologique entre un domaine des « idées » et un domaine de la réalité elle-même. Ce dédoublement repose sur une imagination étrangère à l'expérience. Pour y voir plus clair, il faut s'appuyer constamment sur ce qui est donné tel qu'il est donné. Pour cela, il faut déplacer l'attention depuis les contenus vers la manière dont nous les saisissons consciemment en confrontant l'expérience commune et la figure scientifique corrélative.

L'ouvrage traite du temps dans l'Antiquité et chez les penseurs qui ont marqué la Modernité. Le déplacement noétique d'Antigone Mouchtouris, prenant en compte la kinesis et son action transformatrice des consciences, permet de saisir la mobilité des temporalités individuelles insérées dans une société en mouvement. Avec sa discordance des temps, Louis Ucciani nous éclaire en philosophe et en psychologue sur la temporalité clinique enveloppant le patient et le thérapeute dans une relation dialogique interrogeant le temps de la folie et celui de la vie ordinaire. Par son syndrome narratif et sa temporalité narrative, Francis Farrugia, dans une démarche archéologique, montre comment l'imaginaire construit le réel sur le temps long de la civilisation qui appelle une eschatologie.

Dans un monde dominé par l'économie néolibérale et donc le capitalisme financier, l'atomisation de l'individu, le piège de la revendication identitaire donnent l'illusoire impression d'être libre, d'être de plus en plus « soi-même », en accord avec son moi « authentique ». Cette impression n'est pourtant qu'une des conséquences de l'envahissement inéluctable dans nos vies de la pensée néolibérale qui se réjouit de n'avoir en face d'elle que des individus isolés centrés sur leurs propres revendications et ne sachant plus faire collectif pour lutter contre les violences, les discriminations systémiques. Ainsi, après avoir passé en revue certains des multiples déterminismes au sein desquels se meut l'être humain (économiques, psychologiques, sociaux, etc.), ce livre tente de tracer une voie réelle d'émancipation en s'attachant à démontrer que la liberté, pour qu'elle ne ressemble pas qu'à un slogan, doit s'ancrer dans des collectifs pérennes et non dans la superposition de revendications autour de l'identité faisant collectif au gré de moments jugés favorables à leur prise en compte.

En 1985, un nouveau membre du Conseil Économique et Social se voit confier le rapport sur le projet de loi devant créer le baccalauréat professionnel. Il doit le présenter à ses collègues, représentants des syndicats, des employeurs, de la société civile. Aussi bien portrait de groupe, étude sur l'adoption d'une réforme éducative importante, et essai autour d'un instant politico-historique, l'année 1985, cet essai suit le parcours de Jean Andrieu dans l'examen de ce texte, au Palais d'Iéna comme devant les deux chambres législatives. Le parcours de la loi devant l'Assemblée Nationale et le Sénat y est reconstitué. Il restitue une ambition politique, identifie les oppositions et réticences envers la création de ce nouveau diplôme en 1985, et en livre un premier bilan. Ce livre essaie enfin d'analyser le rôle des « forces vives », et du Conseil Économique et Social, dans l'appréhension et l'amélioration d'un projet de loi, selon un angle historique et sociologique.

« Connais-toi toi-même » : en tout homme, il y a un Socrate qui sommeille. Alors, réveillons-le ! Sa paternité offre un voyage à travers les siècles, au fil des évolutions de la pensée occidentale jusqu'au XXIe siècle engagé entre ombres et lumières, torrents et fleuves. À la suite de Socrate, la conscience s'ouvre et s'interroge, en découvrant les parcelles de réponses qu'elle attend, espère ou à regret désespère face aux enjeux de la civilisation. L'Occident, « de l'Atlantique à l'Oural », affronte ce défi qu'il soulève et subit à la fois, en France et dans l'Europe. Le père de la pensée occidentale entraîne l'homme en lui-même, en son être au-delà de l'apparaître, dans un combat pour la vérité au risque de sa vie. Tel est le but de ce voyage socratique, profane et sacré, pour tenter de donner sens aux enjeux éthiques et politiques actuels, face aux idéologies qui se répandent en Occident. Notre époque est-elle celle de sa décadence ? Du lointain passé au présent tourné vers l'avenir, ce voyage franchit deux étapes : la première, de l'origine de la pensée grecque à la modernité, la seconde sur les idéologies actuelles, aux effets et conséquences qu'elles engendrent.

Le dispositif des lois Aubry visait à créer des emplois et à libérer en partie l'individu du travail, or la RTT n'a pas vraiment produit les effets escomptés. Ce livre rend compte de l'ambivalence des 35 heures, de leurs modalités inégales d'application et des situations contrastées qu'elles génèrent. Il est le fruit d'une enquête approfondie menée sur le terrain auprès des salariés de la distribution, de la métallurgie et du secteur social. Leurs témoignages amènent à s'interroger sur l'utilisation du temps libre et les nouvelles formes d'organisation du travail.

"Je porte un soleil de Haga dans le crâne. Une éternité de silence dans le coeur. Et deux, trois, quatre bébés dans la chair. Pourtant je ne possède rien. Et rien ne me possède. J'habite ma folie comme vous, gens de Yama-Yama, vous habitez vos fausses certitudes". Les sept nouvelles de ce recueil consituent autant de fenêtres ouvertes sur la vie quotidenne des habitants de Yama-Yama, une ville imaginaire située quelque part en Afrique de l'Est.

Cette recherche sur l'économie du développement aborde la question de l'autonomisation des femmes à travers l'inclusion financière. Des implications de politique économique et sociale à partir de paramètres intégrant les différentes dimensions de l'autonomisation des femmes. Elles indiquent les fondements de l'équité de genre avec une approche transversale orientée sur le développement local et l'économie sociale et solidaire. La problématique posée par cette recherche intègre les stratégies de lutte contre la pauvreté face aux défis du développement durable rudement mis à l'épreuve par la mondialisation.

Cette réflexion sur le développement décentralisé a débouché sur une proposition de réorientation à partir de paramètres intégrant les dimensions sociales, économiques, stratégiques et politiques. Elle transcende les fondements de l'approche transversale du développement endogène avec une perspective systémique et solidaire. Le problème central posé par cette réflexion a certes été abordé par divers acteurs, mais face aux défis du progrès durable mis à l'épreuve par les changements climatiques, les effets pervers de crises répétitives, et les défaillances des systèmes de gouvernance locale, la réactualisation des connaissances est plus que jamais une exigence pour la mise en oeuvre d'un développement local considéré à juste titre comme une des finalités du développement décentralisé.

À l'heure où chacun a de bonnes raisons de penser que nous sommes enfin sortis de l'¿il du cyclone, il était important de garder une trace de cette sombre période, qui aura marqué nos esprits de manière indélébile. Cet ouvrage n'est pas un reportage, mais un véritable roman. Une double tranche de vie : celle d'un père de famille, Hector, entre l'apparition du virus et sa disparition, en novembre 2021, et celle de Lucie, jeune blanchisseuse chez un peintre vivant en région parisienne, à la fin du XIXe siècle, au c¿ur de cet étourdissant bouillonnement artistique et littéraire. Ce récit se veut aussi une réflexion sur nos contacts humains, notre solitude, notre capacité de résilience, notre solidarité, nos rêves et nos désirs, au travers de deux destins croisés aux multiples points communs, en dépit des deux siècles qui les séparent. Deux journaux intimes. Fictifs ? Peut-être pas tant que ça, finalement.

Cet ouvrage évoque la Seconde Guerre Mondiale, vue par une enfant, principalement dans la région de Lorient. En ce début des années 40, son immaturité, son absence de sens de la chronologie et de la durée font souvent de ses souvenirs un archipel de simples îlots, indépendants les uns des autres. La mémoire enfantine retient l'inaperçu, le détail brut que ne vient pas corriger le souci de pertinence ou de convenances de l'adulte. Ainsi se révèle, avec les horreurs de la guerre, la misère de la paysannerie au début du XXème siècle. Parfois le burlesque et le tragique s'entremêlent. L'enfant se souvient mais, ce qui plus grave, oublie aussi. Comment cerner ce qui est perdu par la mémoire ? Que reste-t-il de l'expérience de la guerre ? L'actualité en Ukraine enjoint à l'adulte de tenter de répondre à ces interrogations.

Le réveillon du 31 décembre 1980. Il neige en tempête. À l'heure du dîner, une jeune femme, Nadia, sonne à la grille du parc d'une maison de maître en pleine campagne bordelaise. Le propriétaire, Sévère Lapérouse, personnage insolite et inquiétant, procureur général de son état, l'accueille et l'invite à souper, au grand dam de la vieille Louise, sa gouvernante. Pourquoi Sévère Lapérouse tient-il à mieux connaître cette invitée de dernière minute ? Cette dernière est-elle aussi fragile qu'elle le laisse paraître ? Mais Louise veille... à huis clos.

La médecine est en péril et les patients que nous sommes en subissent quotidiennement les conséquences. Il convient de tenter d'expliquer pourquoi et comment. Comment s'organise la médecine en France : budget, assurance maladie, formation médicale, exercices professionnels, marché du soin, automédication¿ Pourquoi se soigner ou se faire soigner ne va plus de soi. Pourquoi les soignants nombreux comme jamais sont devenus si rares ¿et chers. Pourquoi et comment les services d'urgences sont à ce point débordés. Comment faire face et améliorer le présent, lutter contre la maltraitance qui se répand, avant que de proposer un futur enviable. Un livre qui informe pour toutes les personnes soucieuses de comprendre une situation complexe et qui néanmoins nous concerne toutes et tous.

Dans cette maison de Seine-et-Marne, on croise des assassins et des amoureux, des conspirateurs et des écrivains, une escrimeuse et un encadreur, une présidente de la République déprimée, des enfants enthousiastes et quelques endeuillés... mais surtout beaucoup de fantômes et aussi des récits venus de loin.Seize récits tissent le roman d une maison qui quelques millénaires plus tard grâce aux aléas de l archéologie deviendra peut-être l ultime témoignage d une civilisation disparue.

À la tête de l'Organisation de l'action communiste au Liban pendant près d'un demi-siècle, Mu sin Ibr h m fut d'abord une figure majeure du Mouvement des nationalistes arabes et avait, de ce fait, l'oreille de Nasser. En tant que tête pensante du rassemblement des partis et mouvements de gauche lors de la guerre du Liban, il était tenu en haute estime par Kamal Joumblatt et Yasser Arafat. Comptant, à partir des années 1990, parmi les principaux contributeurs à une forme de socialisme post-marxiste, ce dirigeant politique, décédé en juin 2020, offre par son parcours et, surtout, par son ¿uvre écrite un angle singulier pour relire l'histoire de la gauche libanaise et, en partie, arabe. Méconnue du domaine des études moyen-orientales en France, l'¿uvre de Mu sin Ibr h m le sera moins grâce à cet ouvrage.

Le silence n'est pas toujours la meilleure arme dans la vie. Il peut nous mener vers les rives du désespoir, faute de ne pouvoir exprimer notre désarroi. Que devons-nous donc faire contre une société qui nous oblige à porter des oeillères, à enfiler une muselière, à nous taire et à nous conformer à ses règles sans piper mot ? Voici les histoires de Safieh, Nafissatou, Penda et Roky. Elles sont vous et moi. Elles sont nos soeurs, cousines, amies, voisines ou connaissances. Elles partagent toutes un destin commun, une tragédie. Le dard du silence vous plonge dans les récits dramatiques de ces jeunes femmes soumises au silence de peur d'être lynchées par la société.

L'auteur, médecin psychiatre, rapporte, avec sensibilité et pudeur, des rencontres qu'il a faites en travaillant dans des hôpitaux. Il fait état d'une disposition personnelle en elle-même thérapeutique qui bouscule sans éclat les idées reçues et ouvre un chapitre original de la discipline psychiatrique. «Les mots sont venus et se sont organisés sur le papier, de façon étonnamment simple. Ils sont nés des rencontres, d'une boîte de Pandore ouverte il y a vingt ans et que je ne peux refermer.». Cet ouvrage est le premier essai d'Alain Rault.