Bücher veröffentlicht von LES IMPLIQUES

Pour elle, le vertige de l'abominable glissade qui se profile, maintenant qu'elle ne peut plus ignorer que son cerveau lui est de moins en moins fidèle. À quoi pourrait-elle se raccrocher pour enrayer l'anéantissement et empêcher que la terreur ne paralyse la moindre de ses tentatives ? Pour lui, en homme d'action qu'il a toujours été, l'urgence de trouver comment réagir, à présent que les troubles qu'il constate chez sa femme sont attribués à une dégénérescence cérébrale ? Il choisit de tenter l'improbable. Un matin, sans prévenir personne, il laisse derrière lui ses responsabilités de P.-D.G., son confort¿ et disparaît. Faisant le pari que les facultés de sa femme ne sont qu'endormies, et non détruites, il espère provoquer leur réveil en la confrontant à l'énigme de son effacement soudain, et ainsi infléchir la fatalité. Mais entreprendra-t-elle de le retrouver ? Son stratagème, s'il fonctionne, aura-t-il le résultat qu'il espère ? Quelles sont ses motivations profondes ? Quels mouvements tectoniques la maladie et la situation audacieuse qu'il a générée provoquent-elles chez l'un et chez l'autre ?

Il suffit d'un rien pour enchanter certaines soirées d'été : un bourdonnement effronté vous frôle et vous fait tourner la tête, et voici que surgit une libellule aux couleurs magiques et au nom rieur. L'amour et la poésie ont tous deux pouvoir de transfiguration. Sans fanfare mais non sans ardeur et fidélité, la voix de Miguel Ballé célèbre les jours et les saisons, leur répétition et celle des petits miracles qui peuplent le quotidien ou des élans qui le transportent. Et, vraiment, qu'est-ce que la poésie sinon cet art de saisir et d'accueillir jour après jour la lumière ?

Écrit dans le chagrin d'une perte encore insondable, bâti sur les bribes fictionnelles d'une mémoire hantée par l'expérience vécue, ce récit est celui du défi du souvenir à conserver. Quelle histoire garder d'une vie à deux ? Surtout quand un nouveau personnage, ici les « archives » laissées, vient en troubler la trace toujours vivante, parfois brûlante, d'autre fois déjà estompée. Comme si le temps d'une vie à deux était toujours autre chose que le cumul des histoires que chacun se raconte. À moins que l'histoire d'une vie ne puisse se raconter, tant la vie échappe à l'histoire que l'on s'efforce à réaliser ? En six tableaux qui s'échelonnent sur une vingtaine d'années, la mémoire vive de celle qui n'est plus plonge tour à tour dans des réminiscences heureuses, pathétiques ou dramatiques et tente de trouver ce qui en aura été le moteur.

Cet ouvrage relate les pérégrinations de l'auteur dans les Amériques, librement inspirées par les navigations de Corto Maltese. Ces fragments de voyage ont le parfum du vieux rhum et la couleur métissée du Nouveau Monde. Escales lointaines, rencontres improbables, légendes oubliées, aventuriers célèbres ou inconnus, tissent la trame de ces souvenirs que le narrateur, confiné dans la ville éternelle, égrène dans ses lettres à l'amie insulaire, mystérieuse et lointaine, alors qu'en Italie la tragédie prend de l'ampleur¿

En écrivant ce livre, j'ai tenté de transmettre mon expérience de vie avec la danse. Il contient des éléments autobiographiques et didactiques qui présentent le chemin de la danse qui m'a accompagnée depuis ma petite enfance, et dans ma vie professionnelle jusqu'à aujourd'hui. Ces pages, illustrées par endroits, de dessins et photos, ont été écrites dans le contexte de la pandémie, ce qui donne à mes témoignages personnels et pédagogiques un éclairage d'actualité sur la danse guérissante. Ainsi, sont amenées les bases d'une pratique pédagogique « guérissante » depuis le jardin d'enfants jusqu'aux grandes classes, concernant mes 30 années d'expérience (et 50 ans d'expérience avec la danse en général). Un moyen d'exprimer toute ma gratitude à tous ceux et celles qui se sont trouvés sur mon chemin, dans mes rencontres et pérégrinations multiples avec la danse.

Comment marcher au bord du gouffre ? Quelles voies inattendues, insoupçonnées peuvent aider à guérir ? Volontairement sourde au pronostic d'un cancer réputé incurable, l'auteure adhère au parcours médical et fait alliance avec la vie jusqu'à une rémission inespérée. En réponse à la menace, une expérience d'accueil et d'inspiration poétique : par les mots, les bruissements de la vie tracent un passage lumineux entre chimios, métastases et atteintes chirurgicales. Par les mots, la souffrance se délie, se libère. Exalter la vie, et même l'immunité, en prose, envers et contre tout, en vers et avec tout. Il s'agissait moins de « se battre », que de nourrir le « vivre ». Ce livre, récit et poésie, parle de ferveur et d'espoir : un espoir têtu, parfois drôle, et une ferveur pétrie de beauté et de nature. Il rend hommage à l'accompagnement des plus proches, et au travail des soignant.e.s. Liberté et légèreté y pétillent, attisées d'émotions, et de poésie. De la puissance de l'art comme soin de l'être en vie.

Raphaël Santiago est un homme perdu. Certains soirs il empoigne sa guitare : il berce d'un tendre Brassens la bascule de ses garçons dans le rêve, ou, en aparté, il adoucit la douleur par quelque suave mélodie. À la sortie de l'adolescence, il cherchait des raisons, des causes. L'une d'elles voulait que dans un Occident déchiré au milieu du siècle précédent, les guerres n'avaient pas seulement arraché leur tribut de chair à chacune de ses deux lignées, elles avaient également semé la discorde dans la fratrie de son père. Et la malédiction devait persister longtemps dans la sienne propre. Son problème : échapper au malheur, trouver sa voie ou disparaître. Entre légendes et réalité, désespoir et sursauts, comment dégager la route de l'initiation ? Le parcours tragi-comique du protagoniste fait écho aux grands récits mythologiques anciens, ou plus modernes, puisqu'on peut ainsi qualifier les théories psychanalytiques toujours en vogue. Notre personnage, à l'image de la difficile initiation de tant de héros, affronte finalement les épreuves de toute existence.

C'était il y a 3000 ans aux bords des étangs méditerranéens ; Barabbas, chien labrador du XXe siècle, doué du pouvoir de mémoire, joue avec le temps et les cultures. Il voit l'arrivée de marins venus d'Orient sur nos côtes, partage leur vie et celle des Celtes d'alors, il participe à la naissance d'un nouveau langage, ciment encore présent dans nos noms de lieux et nos racines perdues. Cette course initiatique entraine la mémoire, la mer et les vents pour chercher l'or originel... et Barabbas le trouve.

« Alphonse, pour le repas après l'enterrement, n'oublie pas le rôti de veau et les petits pois ! » À proximité, une mère vient de perdre sa fille de vingt ans. Des tableaux attendrissants de l'amour filial, des rencontres déconcertantes, des situations saugrenues alimentent cette fresque historique sur un métier méconnu : le service funéraire. La mort désoriente et plonge les proches dans la nuit. Les métiers funéraires organisent dans les moindres détails l'hommage que la famille entend rendre à son défunt. Ainsi, le service funèbre soutient le travail du deuil, lourd et long chemin qui va conduire à l'acceptation de la séparation. De son pas lent, le cheval nous fait découvrir un inattendu paysage funéraire.

Quand des modernes relisent les Anciens¿ traite de quelques écrivains modernes ou contemporains qui ont en commun de s'être un jour réclamés de Rome ou de la Grèce. Certains, en se frottant aux Anciens, ont voulu « délivrer un message » ; d'autres se sont simplement divertis. Quand Paul Valéry traduit les Bucoliques de Virgile entre 1942 et 1944, il ne se confond pas avec Jean Giono présentant vers la même époque « les pages immortelles de Virgile », et encore moins avec Hermann Broch composant La Mort de Virgile. Même chose quand Vintila Horia en 1960, David Malouf en 1978, Christoph Ransmayr en 1988 puisent dans l'¿uvre d'Ovide la matière de leurs propres romans. Sans parler des variations que brodèrent Giono, Giraudoux, Georges Sion, André Maurois autour de l'Odyssée, de Plaute, du Satyricon, de Tibulle. Sauf que tous sont partis des mêmes modèles, et c'est ce qui fait l'unité, l'unité dans la diversité, de ces lectures à cheval sur deux siècles.

« Délaissant les rives de l'enfance, il avait débarqué dans le marécage de la réalité. Il avait cru que les étoiles seraient toujours à portée de main, que de nouveaux sentiers seraient tapissés des parfums d'autrefois. Au détour d'un square, il a surpris un chariot élévateur qui raclait le sol, des automobilistes qui pestaient parce qu'ils ne voulaient plus rêver sur des histoires qu'ils avaient apprises. Leurs klaxons résonnaient sur le bitume comme le cliquetis des sous qu'on s'empresse de ramasser. Tout ça, est-ce bien vrai, se dit-il¿ » Dans ce nouveau recueil de poèmes en prose et vers libres, l'auteur mauricien Sylvestre Le Bon, lauréat du prix Pierre-Renaud en 1996 et dont le premier roman avait fait partie des ouvrages de la rentrée littéraire française en 2011, poursuit sa quête du beau et s'inspire de son île pour en restituer les contours et les préoccupations. Il laisse libre cours à son imagination pour évoquer tous ces thèmes qui lui sont chers : le temps, l'enfance, le voyage, l'amour. Il entend surtout ramener de ses pérégrinations dans des contrées rêvées ou réelles des souvenirs au parfum entêtant.

En 1980, le psychanalyste freudien, Jeffrey Masson, obtient d'Anna Freud, la fille de Sigmund Freud, l'autorisation de publier la totalité des lettres envoyées par son père à son ami Wilhelm Fliess. En effet, seulement la moitié de celles-ci avaient été révélées au public, les autres ayant été séquestrées es pour 50 ans, à la demande d'Anna Freud, aux archives de la bibliothèque du Congrès à Washington. Jeffrey Masson de couvre que les lettres restées secrètes traitent notamment de la découverte par Freud de la théorie de la séduction et des circonstances qui l'ont amené à l'abandonner pour la théorie des pulsions. Un secret bien embarrassant que ses héritiers voulaient garder au moins 50 ans, enfoui dans les archives du Congre s... Ce renoncement a eu de lourdes conséquences psychiques ne fastes chez les personnes traite es en psychanalyse, car il a contribué à alimenter la violence sexuelle faite aux femmes, tout en les culpabilisant. Merci à #MeToo qui, un siècle plus tard, contribué à vaincre la malédiction de l'abandon de la théorie de la séduction pour la théorie des pulsions. Ce livre contient l'interview historique exclusive de Jeffrey Masson, réalisée le 11 avril 2011 à Oakland en Nouvelle-Zélande, qui raconta en détail la révélation du secret...

Jane, une fille de 13 ans qui porte le nom d'une actrice hollywoodienne du siècle dernier, aime plus que tout rester seule à la maison ou se promener dans la forêt. Un jour, elle se retrouve dans le Royaume de la Forêt, qui existe réellement, mais dans une autre dimension et un autre temps. Qui rencontrera-t-elle dans ce lieu mystérieux et pourra-t-elle rentrer chez elle si elle est la future reine de ce pays¿ ?

Qu'est-ce qui pousse un défenseur de la nature à assassiner certaines personnes auxquelles il reproche la nocivité de leurs actes ? La sauvegarde des milieux sauvages et des équilibres naturels, garants de la survie de l'espèce humaine elle-même, mérite-t-elle d'aller jusqu'au crime pour la rendre possible ? C'est ce que pense le personnage principal de cette histoire, écologiste et anarchiste convaincu. Echappant à la justice, il disparaîtra durant de longues années, avant que sa trace ne soit retrouvée bien des années plus tard par une expédition scientifique, dans la région somptueuse et préservée où il a trouvé refuge. Dans un journal tenu entre 2030 et 2055, ce fuyard devenu « ermite » développe ses réflexions sur la place de l'homme dans l'univers, sur la société, sur la liberté, ainsi que sur la solitude, la vie et la mort. Avec toujours, en toile de fond, la beauté de la Nature intacte.

Début des années 60, Maxime Delage, alcoolique, seul et sans travail, découvre par hasard le personnage de Philip Marlowe et son interprète à l'écran dans Le grand sommeil : Humphrey Bogart. Electrochoc, virage à 180 degrés et métamorphose. Delage, devient Bogie. Il ouvre une agence de détective privé, se retrouve embarqué dans des affaires en trompe-l'¿il et tente de refaire surface en s'identifiant à l'acteur américain pour qui il se prend de passion. Une riche veuve et son factotum engagent l'apprenti détective pour remettre la main sur une voiture volée. Un homme désespéré l'implore de retrouver sa femme qui vient de disparaître. Une mystérieuse inconnue le somme de confondre son mari polygame. Tous cultivent l'art du mensonge. Aronde, imper, couvre-chef Fedora, Famous cigarettes, 38 type Match, Black & White¿ Bogie n'a pas dit son dernier mot.

Les évènements se déroulent au début des années 1990, l'Algérie sombre dans une violence sans nom, le peuple est livré aux milices islamistes qui réclament le pouvoir et l'instauration de la charia ; dans les hameaux, en ville ou dans les casemates des maquis, elles sont organisées pour racketter et semer la terreur. Le récit commence par une fête de mariage célébrée témérairement dans un quartier populaire d'Alger, moment de joie éphémère volé au temps, qui sera suivi par un enchainement d'enterrements expéditifs. L'histoire de familles aux destins croisés et d'amour impossible en temps de guerre ; une guerre qui n'en portait pas le nom, mais qui épouse les traits d'une idéologie mortifère, fauchant la joie et les têtes sur son chemin. Tableau hétéroclite de personnalités, d'idéologies, de quêtes de pouvoir ou d'aspirations eschatologiques. Au fil de ces tragédies se déroule le périple de Cérès, petite faucheuse et symbole hérétique, dont le destin sera scellé à plusieurs protagonistes. Les désespoirs et les infimes espérances qui se sont côtoyés plus d'une décennie durant sont exhumés pour laisser la place aux reliques d'une période sombre de l'Algérie.

Deux êtres livrés à eux-mêmes vivent une aventure amoureuse unique en son genre, si incroyable que nous avons du mal à l'imaginer, si inexplicable que le bon sens ne parvient pas à expliquer. Un redoutable combat entre le c¿ur et la raison, va pousser les deux protagonistes de cette douloureuse histoire d'amour, dans le désespoir, voire dans l'autodestruction. Une étude de la passion amoureuse est élaborée dans ce livre, pour expliquer les composantes essentielles, de cette apologie de la passion. Si la raison peut paraître l'unique décision du bon sens, elle possède néanmoins en son centre un point aveugle, et tant que ce point subsiste, tout le reste est négligé. Quant au c¿ur, il nous fait pénétrer dans une autre dimension du temps, c'est la réactivité des sentiments qui s'éveille à la vie. Ce constat est la loi immuable de l'amour, et de ses passions.

Parti à l'aventure depuis les temps anciens de cueillette et de chasse, l'homme est devenu ce vivant sans égal inventeur en toutes directions. Curieux par nature, il met en lumière ce principe premier attribué à Dieu « la différence sera le premier mot, le début et la fin de tout ce qui existe ».Dans ce récit, celui que l'on nomme Dieu, devient spectateur de l'Histoire avec ses richesses et aussi ses errances. Après une évocation de la création, le texte est écrit en membres de phrases de six pieds, comme pour exprimer une respiration et sentir « battre le c¿ur du monde ».

Paul Gineste, jeune lieutenant de Légion étrangère, est désigné le 25 janvier 1950 pour rejoindre le corps expéditionnaire français en Indochine où il meurt au combat le 11 janvier 1952. Dix-huit mois plus tard, sa veuve organise le départ en pension de ses cinq enfants. Et elle réorganise sa vie. Comment une mère à l'éducation traditionnelle et bourgeoise se jette à corps perdu dans une liaison homosexuelle ? Comment l'évolution catastrophique de cette liaison tumultueuse fait exploser l'équilibre familial ? Et comment, oublié dans une pension, survivre à ce drame ? Ce livre décrit l'itinéraire tragique de parents de bonne volonté devenus instruments du désastre. Il raconte l'enfer de la maltraitance psychique, et chante l'étrangeté douloureuse des enfants qui en sont victimes, à la recherche des morceaux incompréhensibles ou manquants de leur passé.

Bien sûr que le temps emporte tout, qu'il finit toujours par gagner. Cependant l'auteur a pris la liberté, ici, de le faire attendre, le temps de faire revivre des destins et une époque qui l'ont impressionné. Mai 68, mai 81, les mêmes espoirs fous chaque fois, puis l'amertume et les regrets¿ Ses amis « maos », lui, l'établi paumé chez P¿ Son Auvergne, son Bourbonnais, le souvenir ardent de ses « petits paysans », de son père, de sa mère, et des siens¿ Jean Lajonchère, prêtre-ouvrier, le don de soi, la fraternité avec tous les damnés de la terre¿ Pierre Bérégovoy, François de Grossouvre, la fidélité jusqu'au sacrifice, le poids de tant de déception au bout. Mais surtout Claire et Roger Quilliot, leur amour, leur attachement, jusqu'à avoir voulu partir ensemble, leur humanité, leur exemple¿ Ces années de passion, ces personnages, parce qu'il refuse qu'on les oublie si vite, par nostalgie aussi, sans doute, l'auteur en a fait un roman, dans lequel il nous invite immédiatement à le suivre, et qui finit bien, promis !

Au XIXe siècle, la littérature liée à l'immensité de la planète bleue a été englobée dans la littérature de voyage. Pourtant Victor Hugo écrit : « Oh ! combien de marins, combien de capitaines / Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines / Dans ce morne horizon se sont évanouis ! », et traduit l'histoire de ces marins dans cette si poignante poésie. Cette littérature est réellement un genre particulier que nous pouvons déconnecter des voyages pour la nommer : littérature marine ! Elle est née depuis l'origine des temps en particulier avec L'Odyssée d'Homère. Puis, elle s'est développée au cours des siècles avec des romans, des nouvelles, des poésies, ou autres écrits maritimes aux auteurs prestigieux tels Pierre Loti, Édouard Peisson, Hermann Melville, Edgar Poe, Joseph Conrad, etc. Les causeries écrites à l'encre salée sont le reflet des activités en tous genres des gens de mer. Cet ouvrage présente un florilège de causeries d'actualités de la mer particulièrement littéraires.

Dans le même esprit que dans ses précédents ouvrages, Madeleine Dupouy consacre ce travail à l'étude de familles du négoce aturin et de la noblesse du Pays d'Albret aux XVIIe et XVIIIe siècles, sans oublier leurs descendants acteurs de la société préindustrielle des Landes au XIX siècle. C'est « bercée par le chant du vent dans les cimes des grands pins », qu'elle s'est engagée dans ce travail de reconstruction de récits familiaux qui s'entrecroisent jusqu'à former une galerie de portraits. Des minutes notariales consultées aux Archives départementales des Landes aux fonds d'archives privées, elle nous entraîne de l'Adour à la Leyre à la suite de personnages auxquels elle redonne vie. Cet ouvrage est aussi un hommage au pin maritime qu'appréciait tant Ausone (c. 309-c. 394), poète latin qui en vantait la beauté dans les missives qu'il adressait à ses amis restés à Rome.

En période de pandémie de Covid-19, la relation intersubjective est entamée. De plus en plus, les individus cherchent à se séparer, à observer une distanciation pour se protéger contre autrui. Le face-à-face, prôné par Emmanuel Levinas, questionne. Or, la relation éthique qui engage le sujet à la responsabilité pour Autrui consiste à se protéger pour Autrui et non contre Autrui. Le sujet accomplit l'¿uvre en se protégeant pour protéger et sauver l'autre en période de pandémie. L'éthique de responsabilité d'Emmanuel Levinas ne conçoit pas l'évitement des sujets. Nous ne pouvons pas nous éviter ni fuir notre responsabilité pour Autrui. Le Covid-19, loin de mystifier le face-à-face, le renforce et appelle à la contemplation du visage d'autrui qui se lit dans la souffrance de l'humanité entière. C'est dans la manifestation du visage qu'il y a une vocation à prendre soin d'autrui en période de crise sanitaire.

Des femmes oubliées, des héros aussi, quand ce n'est pas l'Histoire elle-même qui est oubliée. Mais qui décide de ceux dont il faut garder la mémoire ? Comment s'établissent les hiérarchies, les dominations ? Qui décide de la nécessité d'oublier les démunis, les morts, les terres saccagées ? En l'occurrence, c'est l'occasion de réfléchir aux sectes modernes qui tentent d'imposer leur domination aux plus vulnérables. En fait, oublier, tout oublier : c'est le destin de tout être humain qui avance dans le temps et dans l'espace. Il oublie ses amis, ses rêves, ses luttes, ses voyages. Il tente alors de les reconstituer au prix d'efforts gigantesques : pour ce faire, il lui faut collectionner les archives, les journaux, les timbres, les lettres et autres reliques. Parfois, un bout de papier lui permet de retrouver sa route, alors, commence le périple qui consiste à contrer l'oubli, seul ou en groupe, le parcours qui nous oblige à nous révolter encore et toujours.

Les Exohumains sont des êtres en morphane, créés dans un métacompilateur. Capables de vivre dans des environnements extraterrestres, ils sont destinés à peupler d'autres planètes dans le but d'exploiter leurs richesses naturelles. Ils sont notamment très doués dans le domaine des biotechnologies et produisent de nombreuses plantes utiles médicalement. Mais un jour, une de ces créatures se révolte contre ses maîtres et détruit un laboratoire de R&D. C'est le début d'une histoire épique qui mènera les Exohumains à s'émanciper des Français, leurs créateurs, puis à les aider dans une lutte sans merci contre un empire Panslave contaminé par une idéospore thanathologique, c'est-à-dire une particule cosmique diffusant des idées négatives. Et si les idées venaient de l'espace et orientaient les actions des individus ? Et si les Exohumains étaient destinés à remplacer l'humanité, ou mieux, à gérer ses multiples travers pour la guider vers une nouvelle organisation, une société plus évoluée et plus consciente de l'harmonie collective ?

Restant fidèle à sa formule de textes poétiques, l'auteure a invité les vingt-deux arcanes du Tarot à voyager en sa compagnie dans notre monde actuel. Ces figures, ainsi confrontées à nos problèmes existentiels de plus en plus inquiétants, lui ont proposé des réponses et des mises en abyme tout à fait surprenantes. Ne les ayant pas décryptées selon la tradition, l'auteure s'est tournée vers la jeune artiste liégeoise, Laura Baudoux, afin qu'elle les redessine. Son style très personnel et tourmenté s'est parfaitement adapté au propos de l'auteure.

C'est l'histoire d'une vérité qui s'élabore en lieu et place des secrets. Une vérité qu'on écrit, car on ne peut plus la dire. Elle n'est pas l'ainée, elle n'est pas la cadette. Elle n'est même pas la première fille. Dans sa famille, on n'explique pas, on devine. Un enfant sage est un enfant silencieux. Alors elle s'efforce de grandir, entre deux cultures, deux religions, une envie persistante d'en finir et beaucoup trop de non-dits. Pour cela il lui faudra occuper la place qu'on veut bien lui laisser avant de pouvoir tenter de devenir qui elle est, quitte à découdre point par point la bouche qu'elle s'est elle-même cousue.

Quand un géant industriel de Pékin rachète une petite usine de tracteurs de Saint-Dizier, en France, personne n'imagine qu'un commando du renseignement militaire chinois va y débarquer pour espionner la base aérienne 113, située à seulement huit cents mètres de là. C'est de ces pistes que décollent les escadrons de Rafale français. C'est là également que vont venir s'entraîner des pilotes Indiens, puisque New Delhi vient d'acheter 36 chasseurs-bombardiers tricolores pour dissuader l'armée chinoise de s'aventurer sur ses frontières. Espionnage, manipulations, assassinats ciblés, attentats, cyberattaques¿ de Pékin à New Delhi, de Dubaï à Djibouti en passant par le Xinjiang, l'escalade belliqueuse entre les deux plus grandes puissances nucléaires asiatiques s'emballe, avant que la colère n'emporte tout.

Pourquoi raconter son enfance si on peut l'inventer ? C'est bien plus intéressant et beaucoup plus drôle. Convoquons alors gens et bêtes pour soutenir qu'ici se tient la source de toute chose. Des oncles, des tantes, donc, des têtards et autres poules, sans compter taupes et michelines, l'inusable grenier et la forêt facétieuse. Par là-dessus un chat, cet être complexe, des livres, uniques et multiples, des gamins un tout petit peu déchainés et voici ce libre feuilleton à la langue imaginative.

Les mots féminins passent comme des silhouettes. Les poètes, les professeurs de vertu et les philosophes, les hommes de Dieu et du Diable faisaient la pluie et le beau temps dans la langue écrite et parlée. Pas un atome du féminin qui n'ait été qualifié ou disqualifié et les mots pour le dire n'en sont pas moins nombreux ni moins subtils que les couleurs de l'arc-en-ciel. Don Juan faisait ses comptes, mais les oasis se transforment parfois en mirages. Chaque mot a son histoire, mais le voyageur ne s'arrête plus à la première rencontre. Les attributs passent désormais par l'autonomie des femmes et leur pouvoir de décliner elles-mêmes leur identité. Qu'on le tweet, le retweet ou le delete, le verbe se permet tout. Excepté la chape de plomb du silence sur le corps et l'esprit, on trouve une paix en ôtant l'uniforme que l'on porte dans la tête.