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  • von Camille Bellaigue
    16,00 €

    "...On comprend qu'au spectacle du monde physique, intellectuel et moral les philosophes aient conçu l'idée de l'évolution, et qu'ils aient dit: le changement est la loi. La nature extérieure, l'esprit et le c¿ur humain sont dans un perpétuel devenir ; hommes et choses semblent entraînés par un mouvement, par une tendance incessante. Toutes les grandes voies de l'humanité sont faites d'étapes successives et toujours renouvelées ; semées, comme les voies romaines, de pierres où les passans se reposent avant de repartir. Il est des passans qui ne reprennent pas leur chemin, qui tombent pour ne plus se relever. Les civilisations, les religions, les arts peuvent mourir; mais la civilisation, la religion et l'art ne meurent jamais. Leurs formes passagères s'usent, comme les sandales d'un éternel voyageur ; le voyageur marche toujours. Il sait que la course est longue, mais qu'un jour peut-être il touchera la terre promise..." C.B.

  • von Camille Bellaigue
    16,00 €

    " ... Son caractère est ouvert, gai, vif quelquefois jusqu'à la pétulance, un peu mobile, néanmoins excellent. À tout considérer, c'est un enfant aimable, qui donnera de la satisfaction à ses maîtres et deviendra la consolation et l'orgueil de sa mère. Voilà le premier portrait de Gounod. Daté du 30 mars 1829, il est signé d'Hallays-Dabot, directeur de la pension que l'écolier de onze ans quittait alors pour entrer au lycée Saint-Louis. Quelques mois plus tard, le soir de la Saint-Charlemagne, après deux heures d'attente sous la neige de janvier, le petit garçon pénétrait pour la première fois dans la salle du Théâtre-Italien. Il y entendit Otello, et la musique lui fut révélée. Par quelle page de l'¿uvre ? On aime à croire que ce fut par la plus belle, par l'immortelle plainte qu'avec admiration, peut-être avec reconnaissance, Gounod devait rappeler un jour, en invoquant sur la tombe de Rossini le triste et doux gondolier de Desdemona ..."" ... Son caractère est ouvert, gai, vif quelquefois jusqu'à la pétulance, un peu mobile, néanmoins excellent. À tout considérer, c'est un enfant aimable, qui donnera de la satisfaction à ses maîtres et deviendra la consolation et l'orgueil de sa mère. Voilà le premier portrait de Gounod. Daté du 30 mars 1829, il est signé d'Hallays-Dabot, directeur de la pension que l'écolier de onze ans quittait alors pour entrer au lycée Saint-Louis. Quelques mois plus tard, le soir de la Saint-Charlemagne, après deux heures d'attente sous la neige de janvier, le petit garçon pénétrait pour la première fois dans la salle du Théâtre-Italien. Il y entendit Otello, et la musique lui fut révélée. Par quelle page de l'¿uvre ? On aime à croire que ce fut par la plus belle, par l'immortelle plainte qu'avec admiration, peut-être avec reconnaissance, Gounod devait rappeler un jour, en invoquant sur la tombe de Rossini le triste et doux gondolier de Desdemona ..."

  • von Paul Janet
    16,00 €

    " Un homme d'un esprit élevé et d'un caractère respectable, connu par un livre philosophique qui n'est pas sans originalité: le Système moral, M. Charles Lambert, mort récemment, a fondé un prix, accepté par l'Institut, sur ce sujet : l'avenir du spiritualisme. Si nous étions encore dans l'âge des concours, nous eussions aimé à être au nombre des concurrents. Nous nous sommes, en effet, bien souvent interrogé sur ce redoutable problème : nous nous sommes demandé quelles peuvent bien être encore, dans la société moderne divisée par tant de courants d'idées, les espérances des idées spiritualistes. S'il fallait en croire les apparences, ne seraient-ce pas plutôt les idées contraires qui sont de plus en plus envahissantes et menaçantes ? Voyez, dira-t-on, la science ; dans son développement progressif, ne donne-t-elle pas de plus en plus raison aux doctrines matérialistes? Les esprits les plus libres ne se portent-ils pas de ce côté ? Soit ; mais je n'ai pas besoin d'autres faits pour déjouer l'illusion dont on est dupe...

  • von Paul Janet
    16,00 €

    " Dans le plus beau peut-être de ses dialogues, Platon, après avoir mis dans la bouche de Socrate une admirable démonstration de l'âme et de la vie future, fait parler un adversaire qui demande à Socrate si l'âme ne serait pas semblable à l'harmonie d'une lyre, plus belle, plus grande, plus divine que la lyre elle-même, et qui cependant n'est rien en dehors de la lyre, se brise et s'évanouit avec elle. Ainsi pensent ceux pour qui l'âme n'est que la résultante des actions cérébrales ; mais on oublie qu'une lyre ne tire pas d'elle-même et par sa propre vertu les accents qui nous enchantent, - et que tout instrument suppose un musicien. Pour nous, l'âme est ce musicien, et le cerveau est l'instrument qu'elle fait vibrer. Je sais que Broussais s'est beaucoup moqué de cette hypothèse d'un petit musicien caché au fond d'un cerveau ; mais n'est-il pas plus étrange et plus plaisant de supposer un instrument qui tout seul et spontanément exécuterait, bien plus, composerait des symphonies magnifiques ? Sans prendre à la lettre cette hypothèse, qui n'est après tout qu'une comparaison, nous pouvons nous en servir comme d'un moyen commode de représenter les phénomènes observés..."

  • von Camille Bellaigue
    16,00 €

    " En 1524 selon le témoignage déjà ancien de l'abbé Baini, en 1526 d'après les plus récentes recherches du docteur Haberl, Clément VII étant pape et Charles-Quint empereur, naquit à Palestrina, au pied des montagnes de Sabine, l'enfant qui devait faire un jour sien et célèbre à jamais le nom de sa ville natale. Il s'appelait Giovanni Pierluigi. Ses parents, Santi Pierluigi et Maria Ghismondi, étaient de petits bourgeois et possédaient un peu de bien : une maisonnette avec quelques châtaigniers, sur les pentes escarpées d'où la bourgade qui fut Préneste regarde encore les horizons romains..."

  • von Paul Janet
    29,00 €

    " Si cette proposition : Toute chose a une fin n'est qu'une généralisation empirique plus ou moins légitime, il est évident qu'elle ne peut servir de principe. Dès lors la question change de face. Ne sachant pas d'avance que toute chose a une fin, comment pouvons-nous savoir en particulier que telle chose est une fin ? À quel signe reconnaissons-nous que quelque chose est une fin ? S'il y a un principe des causes finales, ce n'est donc pas celui qui consiste à dire qu'il y a des fins, mais celui qui nous apprendrait à quoi se reconnaît une fin, et comment un but se distingue d'un résultat. Voilà le vrai problème. Affirmer un but, c'est affirmer une certaine espèce de cause: à quelles conditions sommes-nous autorisés à affirmer ce genre de cause plutôt qu'un autre ? C'est ce qu'il faut chercher. L'affirmation a priori de la finalité est un piège de la raison paresseuse (ignava ratio). Le problème est plus délicat, et exige de plus lentes recherches. Il sera l'objet de ce traité...."

  • von Charles Malato
    16,00 €

    " C'est chose commune que faire la critique de notre société, soit au point de vue des institutions politiques soit au point de vue du système économique. On a envisagé aussi l'influence que pourrait avoir une révolution sociale sur l'évolution ultérieure de la philosophie, de l'art, des sciences. Des poètes comme William Morris, des romanciers comme Wells, des sociologues comme Bellamy et Spence, ont tenté l'exploration des temps futurs, en attendant - ce qui viendra - que les lois de l'histoire étant formulées tout comme celles de la chimie et de la mécanique, on puisse prédire approximativement, bien à l'avance, les grands mouvements de l'humanité, tout comme on prédit les phénomènes célestes.Mais il est un point qu'on n'a pas, croyons-nous, étudié jusqu'ici : c'est l'influence d'une révolution vraiment sociale - c'est-à-dire profonde et non superficielle comme les révolutions politiques - sur l'évolution zoologique de l'espèce humaine..."

  • von Charles Malato
    28,00 €

    Le grand jour était venu. Dans les bois calmes et profonds courut soudain un frémissement ; un coup de sifflet longuement prolongé déchira l'air et, à ce signal, comme en un brusque changement de décor, surgirent partout, de l'épaisseur des fourrés des groupes et des individus.Les rayons mourants du soleil, tamisés par le dôme de feuillage, éclairaient le rassemblement dans une large clairière, de plusieurs centaines d'hommes.C'étaient des mineurs, les esclaves de Chamot, roi des mines de Pranzy et de Mersey.La veille au soir, Ronnot, délégué par ses camarades, était allé recevoir à la gare Baladier, orateur révolutionnaire à la voix ronflante, mais inféodé à la police qui lui faisait jouer, avec succès, les rôles d'agent provocateur...

  • von Charles Malato
    20,00 €

    " Les idées vont vite à notre époque : pour qui se reporte à quelque vingt ans en arrière, au lendemain de la guerre et de la Commune, la transformation dans les goûts, dans les opinions, dans les m¿urs est grande, troublante même pour les timides. On s'essayait à balbutier le mot république, sans, du reste, rien entrevoir derrière, et voici qu'après la république, enlisée dans l'ornière bourgeoise et le socialisme, émasculé par ses propres chefs, l'anarchie, à son tour, entre en scène, non seulement dans le domaine spéculatif mais dans celui des faits. Les vieux jacobins, admirateurs minuscules des géants de la Convention , sont descendus dans leur tombe; les fougueux démocrates d'antan ont pris du ventre et de la sagesse ; les débris de la Commune, après avoir étonné le monde de leur courage et de leur foi, ne surprennent plus que par la petitesse ou le vide de leurs conceptions : pauvres astres, jadis rutilants, aujourd'hui éteints ! Ils n'ont cependant pas plus que d'autres, trahi ou renoncé à ce qui fut leur idéal et qu'ils défendirent ; seulement, le monde a marché..."

  • von Charles Malato
    20,00 €

    " ...Il est à remarquer que tous les grands mouvements sociaux ont été précédés et accompagnés de troubles psychiques. À l'approche de ces commotions, quelque chose d'indéfinissable flotte dans l'air qui déséquilibre les cerveaux. Les jacqueries du moyen âge ont eu leurs sorciers, leurs extatiques, leurs miracles même, car le miracle n'est souvent que la simple manifestation d'un phénomène physiologique : impressionnabilité des nerfs, puissance intuitive de l'imagination, pénétration magnétique des individus. La Révolution française est précédée d'un demi-siècle de scènes étranges, dignes du pinceau d'Holbein : convulsionnaires du cimetière Saint-Médard, Illuminés, Mesmériens. Toutes les fibres du cerveau, étrangement surexcitées, vibrent sous un vent de folie qui n'est peut-être que la perception confuse de grands événements. La science matérialiste expliquera sans doute un jour cette réaction des faits sur l'organisme humain, analogue à ces ondulations qui s'engendrent et se reproduisent à l'infini..."

  • von Thérèse Bentzon
    16,00 €

    " ...Le caractère de l'assemblée est exprimé ainsi : Nous, femmes de toutes les nations, sincèrement persuadées que le bien de l'humanité peut être avancé par une unité plus grande de pensée, de sympathie et de but, et qu'un mouvement organisé par les femmes contribuera d'abord au bien de la famille et de l'Etat, nous nous enrôlons en une confédération de travailleuses qui se propose d'appliquer de plus en plus à la société, aux m¿urs et à la loi, la Règle d'Or : Fais à autrui ce que tu voudrais qu'on le fît. Cet idéal une fois posé, les moyens pratiques pour le rendre réalisable furent activement poursuivis. Il s'agissait de procurer aux femmes des différentes parties du monde l'occasion de se réunir afin de discuter les questions qui les intéressent..."

  • von Thérèse Bentzon
    15,00 €

    " La figure de Tolstoï, tel que l'auteur de Résurrection m'est apparu l'automne dernier, malade, persécuté, excommunié et tenant tête à l'orage avec la vigueur passive d'un grand chêne qui brave la foudre, restera inséparable dans mon souvenir du cadre dont l'entouraient les merveilleux paysages de Crimée. Le contraste était pathétique entre leur riante splendeur et la tragédie de cette destinée sur laquelle tout l'Empire, toute l'Europe avaient alors les yeux, s'attendant à la mort du pécheur, une mort prochaine que ne devait accompagner aucune bénédiction, aucune prière. Bien que défense fût faite aux journaux de parler de lui, tout le monde savait qu'il avait fallu des raisons graves pour décider Tolstoï à quitter sa chère retraite de Yasnaïa Polnaïa. C'était là que je m'étais d'abord promis d'aller le voir, dans son véritable milieu, menant sa vie multiple de réformateur et d'artisan, de laboureur et de poète, roulant dans un cerveau toujours actif les types si vivants de son ¿uvre si vaste, tout en conduisant la charrue. Mais la volonté des médecins, soutenue par celle de sa famille, s'imposa ; il fut contraint de chercher sur la Côte d'Azur de la Russie un climat plus doux que celui de Toula,..."

  • von Thérèse Bentzon
    16,00 €

    " ...L'humour, quelque ingénieux qu'il soit, nous semble être une sorte de maladie propre aux parages brumeux, autant pour le moins qu'une qualité littéraire. Si, comme l'a fait Alfred de Musset par exemple, nous lui empruntons son amertume exotique pour l'ajouter au sel plus franc de notre gaîté gauloise, éclose, épanouie en plein soleil, ce n'est jamais sans précautions ni méfiance : nous craindrions de jongler trop hardiment avec le crâne de Yorick et encore plus avec les facétieuses planètes de Jean-Paul. L'humour anglais, lugubre en somme, nous serre le c¿ur ; la profondeur de l'humour allemand nous semble souvent lourde et obscure. Il est curieux d'étudier à ce point de vue les humoristes américains et de constater les transformations qu'a subies cette forme littéraire, résultat chez eux d'une habitude d'esprit importée, acclimatée, ensauvagée dans le Nouveau-Monde..."

  • von Thérèse Bentzon
    16,00 €

    " La guerre entre la Russie et le Japon prête une saveur nouvelle à tous les livres écrits sur l'Extrême-Orient, et, parmi ces livres, il n'en est pas qui offrent un plus vif intérêt de renseignements et d'art que l'¿uvre de l'écrivain, exquis dans son étrangeté, qui signe Lafcadio Hearn.Kipling, Stevenson, Hearn, ces trois noms mériteraient d'être cités au même rang dans la littérature d'un même pays, si l'on ne tenait compte que du talent, nourri chez tous les trois d'exotisme. D'où vient que les deux premiers sont universellement connus, tandis que le troisième n'a été apprécié jusqu'ici à sa valeur que par un groupe de délicats ? La raison en est peut-être à son dédain de la popularité et des moyens qui y conduisent. Ses ouvrages, d'une distinction unique, ne sont pas nombreux, et dans le même volume se trouvent rassemblés comme au hasard des nouvelles, des essais, des souvenirs personnels, des impressions de voyage, de la psychologie, des contes fantastiques..."

  • von Thérèse Bentzon
    15,00 €

    " Je n'ai jamais vu à Londres autant de choses intéressantes qu'en plein été, au moment où il n'y avait censé rien à Voir. Aurais-je, par exemple, entrepris dans la saison mondaine des voyages de découvertes tels que celui qui me conduisit vers un des plus anciens monuments de la Cité, l'église normande de Saint-Barthélémy ? Aurais-je eu le temps de visiter à plusieurs reprises tant de collections d'art ? Aurais-je osé rechercher en simple badaud les amusements populaires d'Earl's Court ?On peut passer des jours dans la galerie Tate, cette annexe de la Galerie Nationale qui occupe aujourd'hui l'emplacement d'une prison cellulaire définitivement détruite, Millbank. Elle fut offerte à la nation, il y a peu d'années, par Henry Tate pour l'encouragement et le développement de l'art britannique et en actions de grâces d'une carrière prospère de soixante ans dans les affaires. La dédicace, ainsi rédigée sur la base d'une colonne du hall central, indique la provenance de soixante-cinq des tableaux auxquels se sont ajoutés ceux de la collection Vernon, puis les legs Chantry et Vaughan, composant pêle-mêle un ramassis de chefs-d'¿uvre et de médiocrités que domine de toute sa majesté..."

  • von Leonid Andreïev
    16,00 €

    Le gouverneur est un récit fidèle sur la partie odieuse du pouvoir. Par peur et par incompréhension un gouverneur fait fusiller son peuple affamé qui est en grève... Il se sent coupable de cette action infâme et passe son temps à penser à cet abominable crime en attendant sa propre mort...Ce roman est très bien écrit, court, se lit vite, Il est aéré avec une écriture légère. Fortement recommandé pour ceux qui veulent voir la solitude du pouvoir de plus près...

  • von Thérèse Bentzon
    15,00 €

    " ...Il faut dire que l'égalité des sexes est reconnue par la loi au pays de l'absolutisme beaucoup plus qu'on ne le croit généralement, de grandes impératrices l'ayant gouverné d'une main ferme, et la femme de toute classe y possédant des privilèges inconnus chez nous, par exemple la libre disposition de ses biens qu'elle peut administrer à sa guise et sans contrôle. Le mariage en Russie est une institution purement religieuse, un sacrement qui impose aux deux époux les mêmes devoirs et les mêmes responsabilités. Il n'est inscrit que sur le registre paroissial ; de l'église seule dépend sa consommation et au besoin sa dissolution. Mais en ce dernier cas le règlement des questions pécuniaires incombe bien entendu aux tribunaux qui les tranchent immanquablement d'une façon avantageuse pour la femme. Et dans le ménage le mieux uni, elle reste parfaitement libre d'allier ou non ses intérêts à ceux de son mari. Bien entendu il n'en fut pas toujours ainsi..."

  • von Thérèse Bentzon
    15,00 €

    " Un voyage d'exploration à travers des utopies devenues réalités, il y a là de quoi tenter notre curiosité. Ce que vient de publier M. Charles Nordhoff n'est point en effet une fiction littéraire à la façon du Voyage en Icarie de Cabet : c'est le résultat d'une tournée consciencieuse, entreprise à travers les établissements communistes de l'Amérique, et les renseignements du voyageur sont précis comme une statistique. Parti de l'état du Maine, au nord, il est descendu vers le sud jusqu'au Kentucky et s'est enfoncé à l'ouest dans l'Oregon, en séjournant assez longtemps chez les inspirationistes, les harmonistes, les séparatistes, les perfectionnistes, les trembleurs, etc., pour pouvoir se rendre compte de l'organisation de chaque société, des causes principales de sa prospérité ou de sa décadence..."

  • von Leonid Andreïev
    15,00 €

    Un marchand est admis dans un hôpital universitaire, où il devient un objet d'étude pour les médecins et un membre de cette petite communauté formée de plusieurs malades (y compris un étudiant et un vieux diacre). Il sait que, comme la plupart des malades, il ne sortira pas de cet hôpital, et c'est dans cette ambiance que l'on suit, pour les quelques semaines qui lui restent à vivre, les relations sociales qui se créent dans ce microcosme mais aussi l'idée de la mort qui fait son chemin...

  • von Thérèse Bentzon
    15,00 €

  • von Paul Bourget
    20,00 €

    Par une bleue et claire après-midi du mois de mars 1881 et vers les trois heures de relevée, une des vingt plus jolies femmes du Paris d'alors,-comme disent les journaux,-Mme la comtesse de Candale, fut la victime d'un accident aussi désagréable qu'il peut être dangereux et qu'il est vulgaire. Comme son cocher tournait l'angle de l'avenue d'Antin pour gagner la descente des Champs-Élysées, le cheval du coupé prit peur, fit un écart et s'abattit en heurtant la voiture contre le trottoir si maladroitement que le brancard de gauche cassa net. La comtesse en fut quitte pour une forte secousse et quelques secondes d'un subit saisissement nerveux. Mais toutes les combinaisons de sa journée se trouvaient bousculées du coup; or la liste en était longue, à juger par l'ardoise blanche encadrée de cuir et placée sur le devant de la voiture avec la petite pendule et le portefeuille aux cartes de visite. Aussi le joli visage de la jeune femme, ce mince visage aux traits délicats, au profil ténu, aux frais yeux bleus et qu'éclairait une si chaude nuance de cheveux blonds, exprimait-il une contrariété voisine de la colère tandis qu'elle descendait de son coupé au milieu d'une foule déjà compacte...

  • von Paul Bourget
    15,00 €

    Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, cette longue nouvelle n'examine nullement le monde des affaires comme, par exemple, dans l'Argent de Zola. C'est encore une histoire de c¿ur, mais, cette fois un peu corsée. La vengeance du banquier parvenu, trompé assidument et dans la fidélité à l'amant, par la fille du couple adultère est un sujet certainement original...

  • von Paul Bourget
    15,00 €

    J'ai connu Eugène-Melchior de Vogüé, en 1883. Je le rencontrai à un dîner chez Mme Adam où j'étais son voisin. Vogüé occupait alors le poste de secrétaire à l'ambassade de France à Saint-Pétersbourg. Trente années n'ont pas effacé le souvenir de l'impression que me donna aussitôt la personnalité révélée par cette première causerie. Une longue intimité n'a fait que préciser, que creuser, si je peux dire, cette impression. Je sentis que j'avais devant moi un des hommes supérieurs de notre époque, à la fois très exceptionnel par les traits si puissamment contrastés de sa destinée et de sa nature, très représentatif par sa faculté d'intelligence et de sympathie, par son souci passionné de comprendre son temps pour être utile. L'extrême variété de sa culture semblait faire de lui, par avance, une proie assurée à la maladie du dilettantisme. Aucun artiste de nos jours n'en fut moins touché. Aucun n'a mérité davantage que les compagnons qui lui survivent lui rendent un témoignage public...

  • von Paul Bourget
    20,00 €

    ... Je me suis attardé dans ces évocations rétrospectives auxquelles s'associent pour moi tant de fantômes de compagnons disparus, tant de souvenirs de chevauchées au Bois, tantôt pensives dans le sévère décor des branches dépouillées, tantôt si gaies parmi les jeunes verdures. Cette complaisance de ma mémoire aura eu du moins cet avantage de situer dans leur atmosphère les épisodes d'un récit qui risquerait de paraître invraisemblable, tant cette année 1902 est déjà lointaine, et par sa date et par certaines de ses m¿urs! On était donc en 1902 et au mois d'avril. Ce jour-là, et quand vers les dix heures du matin, Hilda Campbell, mise en selle par Jack Corbin, suivant l'habitude, avait commencé de cheminer du côté du Bois, elle ne se doutait guère que le coquet cheval alezan brûlé qu'elle montait-sa robe favorite-l'emportait, de son pas cadencé, vers une rencontre d'une importance solennelle pour son avenir. C'était une bête très douce, qui répondait au nom énigmatique de Rhin. Cette appellation cachait un jeu de mots qui prouvera l'innocence du genre d'esprit dont étaient coutumiers les colons de la rue de Pomereu. Cet alezan avait été expédié, la semaine précédente, par le même bateau qu'un rouan, et l'envoyeur avait dans la lettre d'avis, libellé ainsi le signalement de ce dernier: a Rome (Rouan se dit, en anglais, roan et se prononce, en effet, rome.)...

  • von Paul Bourget
    19,00 €

    Le petit roman qui donne son nom à ce volume et que complètent quelques nouvelles d'un ton un peu différent, est l'histoire d'un faux tableau. Il met en scène quelques représentants de ce monde des amateurs, des marchands et des critiques d'art qui va se développant avec la manie du bibelot et de la collection, si particulière à notre âge. Le dilettantisme et le sens du bon placement, le goût du joli décor et de la vente fructueuse y trouvent également leur compte. Le hasard a voulu qu'un épisode retentissant, celui de l'achat par le musée de Berlin d'un buste attribué à Léonard et fortement contesté, offrît une curieuse analogie avec l'histoire de la Dame qui a perdu son peintre. L'auteur tient à faire observer que l'épisode en question date de ces tout derniers mois et que son ¿uvre a été composée, voici plusieurs années. Elle a même été publiée, à l'époque, en 1907, dans une revue française et sous une première forme. Les ressemblances qui peuvent se rencontrer entre sa fiction et la réalité sont donc purement fortuites. Pareille aventure lui était arrivée pour le Disciple et pour l'Étape. C'est la preuve qu'en s'efforçant d'étudier la vie contemporaine avec soin et dans ses causes, on a la chance de deviner les effets que produiront ces causes. Ce contrôle de l'imagination par la réalité est quelquefois tragique. Ce fut le cas pour le Disciple. Dans la circonstance actuelle il n'est que plaisant, et l'auteur ne le signale que par scrupule et pour affirmer une fois de plus son horreur de la littérature à clef, même inoffensive.

  • von Paul Bourget
    21,00 €

    ... Parmi les mensonges que les femmes servent aux hommes et auxquels ces derniers ont cru et croiront toujours, le plus habituel est celui qu'il faut appeler, faute d'un meilleur mot, le mensonge de la virginité sensationnelle. Il consiste à soutenir qu'elles étaient, à l'époque où elles ne vous connaissaient pas, la Galatée d'avant Pygmalion, la statue de marbre où rien ne palpitait. C'est vous qui les avez éveillées, vous à qui elles doivent la révélation d'elles-mêmes. Comme la plupart des mensonges débités par ces fines et subtiles personnes, cette allégation repose sur une vérité, à savoir que ce phénomène du réveil par l'amour se rencontre en effet, sans que ce miracle physiologique puisse bien s'expliquer. Un beau jour, et cela peut arriver à toutes les espèces de femmes, celle qui n'avait jamais éprouvé le moindre frisson de volupté a le c¿ur pris, et elle subit une métamorphose absolue de tout son être. C'est même là ce qui distingue la maîtresse chez qui le don de sa personne a pour principe le c¿ur, de la femme à tempérament. La sensation voluptueuse se produit chez la seconde, qu'elle aime ou qu'elle n'aime pas; la première ne sent que si elle aime...

  • von Paul Bourget
    16,00 €

    Paul Bourget commence ainsi ce roman d'analyse : Nous tombions d'accord que les lois imposées au romancier par les diverses esthétiques se ramènent en définitive à une seule : donner une impression personnelle de la Vie. Trouverez-vous cette impression-là dans Cruelle Énigme...et le termine par ces lignes :... Hélas ! C'est une profonde vérité, que l'homme est tel que son amour ; mais cet amour, pourquoi et d'où nous vient-il ? Question sans réponse, et, - comme la trahison de la femme, comme la faiblesse de l'homme, comme le duel de la chair et de l'esprit, comme la vie même, dans ce ténébreux univers de la chute, - cruelle, cruelle énigme !

  • von Paul Bourget
    15,00 €

    Après quelques pages historiques d'introduction, Paul Bourget présente ainsi ce sombre récit, hélas! vraiment vécu qui se déroule pendant la révolution française. Voici quelques mots : Quoique quarante ans se soient écoulés entre le jour de Noël où j'écris ces lignes (1833) et celui dont je veux retracer l'angoisse (1793), aucune des émotions traversées alors ne s'est effacée de mon esprit. Il existe aussi des Noëls non joyeux...

  • von Paul Bourget
    15,00 €

    " Depuis quand nous connaissions-nous Louise et moi ? Je n'en sais plus rien, nous nous étions souvent rencontrées, toutes petites, toutes les deux en grand deuil, elle, de son père, moi, de ma mère. Nos gouvernantes étaient en relations, nous avions fini par nous parler, nous nous étions plu, puis aimées, et cette amitié-là, nous ne l'avons jamais trahie.Mon père, plongé dans la douleur que lui avait causée la mort de ma mère, avait renoncé à toute espèce de luxe, et s'occupait peu de moi ; il sortait toujours seul et ne me parlait presque jamais. Toutefois il ne négligeait rien pour mon bien-être et désirait que mon éducation fût soignée..."

  • von Paul Bourget
    17,00 €

    Laurence Albani est issue d'une famille pauvre de paysans. Elle passe quelques années auprès d'une Lady anglaise qui va lui faire connaître un autre monde. Au décès de cette dernière, Laurence retourne à la campagne, auprès de sa famille. Elle y retrouve Pascal et Pierre, tous deux amoureux d'elle. Son c¿ur hésite entre le fermier et l'homme de la ville, mais les circonstances de la vie vont lui permettre de choisir sans hésitation.

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