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  • von Pierre Mille
    16,00 €

    ... Ce n'est rien qu'un bol, une simple écuelle à riz, que modela jadis un artisan de la vieille Chine, pour la jeter ensuite aux grands feux qui font la matière solide, cristalline, comme intérieurement gemmée, égalent enfin l'¿uvre des hommes à ces minéraux cristallins qu'a recuits l'ardeur des volcans. Pas d'ornements, nul décor, rien qu'un émail épais, d'un vert cérulé¿; galuchat ou peau de serpent. Mais prenez-le, maniez-le, touchez-le : quelle étrange, quelle nouvelle impression de beauté¿! Et d'où vient-elle¿?... Voici maintenant un buste de bronze. La sévérité même de sa teinte monotone fait que je n'en perçois que la silhouette générale et les traits principaux...

  • von Émile Baumann
    20,00 €

    La cathédrale avait l'air triste sous la brume. Ses deux tours austères fixaient l'Occident où le soleil de décembre se coucherait sans avoir lui. Soumises depuis sept cents ans aux hivers enfumés et aux nuées pleurantes, elles se résignaient, jusqu'à ce que, pour leur délivrance, le clairon de l'archange mît debout le Christ de gloire assis entre elles au-dessus du porche et du vitrail. En bas, sur le parvis, bien que ce fût un dimanche et que l'heure des vêpres approchât, les passants étaient rares, et ils traversaient vivement comme des provinciaux casaniers qu'attend une maison chaude...

  • von Pierre Mille
    17,00 €

    ... Un boy annamite alla chercher des chevaux. C'étaient des poneys venus du nord du Tonkin. Ils avaient les jambes fines, l'encolure un peu grosse, la croupe ronde, et leurs yeux brillaient sous la crinière rabattue comme ceux d'un gamin d'Europe sous ses cheveux ébouriffés. Des saïs indigènes accompagnaient chacun d'eux, courant à leur côté. Quelle que fût l'allure des bêtes, ils égalaient leur vitesse, sans s'essouffler, les coudes au corps, la poitrine gonflée d'air. Les six marsouins mirent leur monture au galop, tenant les brides à pleines mains, leurs gros souliers enfoncés dans les étriers jusqu'aux talons, roulant sur leurs selles et se relevant parfois d'un coup de reins, mal assurés et intrépides, ridicules mais fiers jusqu'au fond de leurs c¿urs naïfs...

  • von Pierre Mille
    17,00 €

    ... Le Landru américain s'appelait Abraham Plattner. Il était, à Hootanooga (Connecticut), l'un des membres les plus fervents de la chapelle des Darbystes, et passait pour faire honneur, par l'austérité et la profondeur de ses convictions, à cette secte non-conformiste, dont tous les adeptes se distinguent, d'ordinaire, par l'ardeur de leur foi. C'était un homme de taille moyenne, même plutôt petite, mais grave, l'air ferme et doux, avec des yeux d'un éclat singulier qu'il tenait presque toujours baissés, et une belle barbe. En somme, vous le voyez, assez semblable à votre Landru. Il édifiait la congrégation. Les femmes surtout l'écoutaient avec une confiance passionnée, mais il semblait demeurer indifférent à ces hommages muets et brûlants. Du reste, il était marié, père de famille...

  • von Pierre Mille
    17,00 €

    ... C'était une présence. Je le sentais près de moi, depuis quelques jours. Invisible et bienveillant, il planait, frôlait, enveloppait. Au fond, je n'ignorais pas qu'il dût arriver. Chaque année, tôt ou tard, il vient, mais je ne sais comment, c'est toujours par surprise, et il est si fort, avec son air très doux, qu'il vous écrase. Les gens font ce qu'ils peuvent pour s'occuper d'autre chose¿; il y a des grèves, il y a des révolutions, il y a des armées en marche et des bateaux d'acier qui bougent. On voudrait croire que c'est l'important, on ne saurait¿; on sent dans tout son corps que tout cela n'est qu'une apparence : la vérité, la seule vérité à laquelle on pense, c'est qu'il est revenu. Je vous parle du printemps...

  • von Pierre Mille
    18,00 €

    Nasr'eddine-Hodja est un personnage historique: il vécut au début du XVe siècle à la cour du glorieux Timour, le conquérant de la Perse, de l'Arménie, de la Russie et de l'Inde. Ce souverain n'était pas sans présenter quelques rapports avec certains monarques de nos jours : il dressa, pour sa gloire, une pyramide de quatre-vingt-dix mille têtes coupées, fit une fois massacrer mille petits enfants avant son déjeuner, éleva à un haut degré de perfection l'organisation militaire, industrielle et administrative de son empire, et fonda des écoles scientifiques. Il était également fort pieux...

  • von Jean Lorrain
    15,00 €

    ... Couchés, assis du côté de l'ombre, tous les hommes sont là, les garçons surtout, venus pour voir les filles à la sortie de la messe. Ils devisent entre eux sous le feutre à larges bords, en lourds souliers ferrés, le bâton à la main, et attendent patiemment le passage des femmes. Quelques-uns grattent des guitares. Le parapet de pierre, qui domine le ravin, a été respectueusement laissé aux vieillards. Toute une bande de vieux, très Bellacoscia d'aspect, y prennent le frais¿; l'un d'eux a quatre-vingt-douze ans, et est père de douze enfants, il est là avec cinq de ses fils, dont le plus jeune a vingt ans et l'aîné soixante-six. C'est vous dire la verdeur corse. Fils il est vrai de différentes femmes. Cet étonnant générateur en a eu quatre. Je l'examine avec stupeur...

  • von Pierre Mille
    18,00 €

    "... La grande danseuse avait fini de danser, maintenant on s'en allait. Dans la nuit, les languides mollesses d'un vent tiède, qui venait du sud, faisaient trembler doucement les franges jaunes et rouges de la tente de toile que, par magnificence, la direction avait jetée de la porte du théâtre jusqu'à la chaussée. Les belles autos noires, les autos de luxe, silencieuses et souples, s'arrêtaient tour à tour au bord du trottoir. On voyait, une seconde, sur leur marche-pied, briller l'or ou l'argent d'un soulier de bal, puis derrière la vitre, une figure de femme apparaissait, un peu lasse sous les fards décolorés, mais très fière, heureuse d'avoir été vue trois heures durant, au fond d'une loge, dans ce lieu de luxe et d'ennui¿; et elle avait raison, puisqu'on la nommait..."

  • von Pierre Mille
    17,00 €

    ... Donc, une fois, vers Pâques, j'étais là chez mon ami Cazevieille, par un beau temps bien tiède, un soleil royal, rien à faire et les fêtes en perspective. Ce n'est pas une chose aisée que de fêter une fête, même Pâques, à la campagne. On fait ce qu'on peut. Le Vendredi saint, on mange maigre, protestants ou catholiques, et le lendemain les gens très bien tuent un porc. Les autres viennent voir, et c'est une distraction¿; mais elle n'est pas suffisante. Le dimanche, il y a l'office ou la messe, suivant le culte, et c'est encore une distraction, parce qu'on s'habille. Mais ça n'intéresse que les femmes. Une année, par grand bonheur, il y a eu des élections municipales...

  • von Pierre Mille
    18,00 €

    J'ignore si elle avait eu jamais un nom comme tout le monde, un nom de famille, le même nom qu'avait porté, je ne parle pas de son père, mais sa mère seulement¿; et sa profession était de celles que la morale réprouve. Le recruteur qui l'avait conduite sur la terre d'Afrique avait été obligé de lui faire croire, pour obtenir sa décision, qu'elle irait à peine plus loin que Marseille : un petit bras de mer à traverser, sur une eau calme, et elle se retrouverait en quelques heures dans un pays tout semblable à la France, mais où les hommes étaient plus généreux. Et pendant des jours et des jours, du haut de la passerelle des secondes classes, elle avait cherché des yeux, sur la mer sans bornes, les maisons, les cafés, les grands boulevards de Port-Ferry, où on l'envoyait en compagnie de Pasiphaé, une blonde molle, et de Carmen la Valaque...

  • von Ernest Psichari
    17,00 €

    Maxence ne put monter sur un tertre - parce qu'il n'y en avait pas - mais, voulant se rendre compte de la belle ordonnance des troupes dont il venait de prendre le commandement, il piqua son cheval de l'éperon et s'élança au galop le long de la colonne qui sinuait parmi de légers mimosas d'Afrique. Ainsi dépassa-t-il successivement l'arrière-garde qui était un petit groupe compact de méharistes noirs, puis la cohue des domestiques, cuisiniers et marmitons, puis les mitrailleuses oscillant sur l'arête aiguë des dos de mulets, puis le lourd convoi des chameaux porteurs de caisses, puis les cavaliers, de grands nègres écrasant les petits chevaux du fleuve, les méharistes maures drapés dans de larges gandouras, puis enfin l'avant-garde, au milieu de laquelle Maxence distingua son interprète, un Toucouleur admirablement vêtu de soies brodées. Et devant, il y avait la terre, la terre scintillante, givrée de soleil, la terre sans grâce et sans honneur où errent, sous des tentes en poil de chameau, les plus misérables des hommes...

  • von Pierre Mille
    17,00 €

    C'est pour l'esprit humain, en même temps qu'une dangereuse cause d'orgueil, une grande inquiétude que de ne pas savoir pourquoi la création s'est arrêtée à l'homme. Car après tout il n'y avait pas de raison pour que Dieu, ayant travaillé six jours, se reposât le septième. Il aurait pu tout aussi bien continuer toute une décade, et même plus longtemps encore. Il aurait pu, dans ces jours subséquents, perfectionner nos premiers parents, leur donner des ailes, par exemple, ou leur permettre de vivre dans l'eau à l'aide de branchies¿; il aurait pu les doter d'un appareil moral tel qu'ils n'eussent jamais succombé aux ruses du démon¿; ou les faire beaucoup plus intelligents, de telle façon qu'ayant distingué ces ruses, ils eussent été encore plus coupables de s'y laisser prendre. Il aurait pu aussi inventer un surhomme, en laissant l'homme à l'état de simple ébauche ou d'essai, comme l'ornithorynque ou le ptérodactyle. Mais il ne le fit point. Étant toute raison, il devait avoir une raison, mais jusqu'à ce jour on ignorait celle-ci...

  • von Pierre Mille
    18,00 €

    La maison que louait aux étrangers le docteur Andrianivoune était à Soraka, faubourg de Tananarive, au-dessus du lac Anosy. Un ménage français l'avait habitée jadis, et s'y était sans doute aimé : deux pièces, tendues de délicates perses roses, indiquaient encore d'anciens raffinements, le passage d'une jeune Européenne dont les yeux et les doigts s'étaient distraits et charmés à orner la passagère demeure que lui donnait l'exil. Dans le jardin, des rosiers moussus achevaient de s'ensauvager et de mourir, des caféiers non taillés ne portaient plus de graines¿; mais les lilas du Japon avaient crû, hauts à présent comme les ormeaux de nos contrées¿; des pêchers en plein vent formaient une bruissante broussaille, qui se heurtait aux vieux murs...

  • von Pierre Mille
    16,00 €

    ... Nâne n'avait jamais su de sa vie ce que voulait dire ce mot extraordinaire et choquant. Voilà pourquoi, un jour, le commandant aperçut Hânoumane, une serviette au cou et l'air bien sage, qui partageait le déjeuner des enfants. Il ne dit rien, mais, cinq minutes plus tard, le capitaine d'armes arrivait, muni d'un filin souple et solide, que terminait un n¿ud coulant passé dans une épissure à laquelle on n'aurait rien su reprocher. Il élargit le n¿ud coulant, le jeta vivement autour de la taille du singe, sans lui faire de mal, tira dessus un bon coup bien sec, et fit rouler la bête sur le plancher. Hânoumane, surprise, fit entendre cet aigre cri des singes mécontents, qui ressemble au bruit d'une crécelle...

  • von Pierre Mille
    16,00 €

    ... Voici deux siècles déjà que Philippe d'Orléans, régent de France, se plaignait d'avoir dépensé vingt mille écus pour voir le diable et de ne l'avoir point vu. Mon regret est pareil. On dirait que, dans cette misérable demeure qui est mon corps, ma sensibilité et ma raison habitent deux étages différents, et qu'il n'y a pas, qu'il n'y aura jamais d'escalier. Je ne sais quoi, tout au fond de moi-même, de fabuleusement antique, venu d'ancêtres oubliés, sauvages, frémissants, intelligents et ignorants, cherchant à comprendre l'immense mystère du monde et ne sachant même pas qu'ils avaient un cerveau - pensant, si je puis dire, comme des bêtes qui auraient une manière de génie - je ne sais quoi de barbare, de rétrograde et d'inquiétant voudrait me persuader que l'univers est peuplé d'ombres, de forces puissantes, conscientes, malicieuses ou bienveillantes¿; que les morts vivent, près de moi, d'une autre vie, que mes songes nocturnes sont vrais, d'une vérité magique et magnifique, draguant mes yeux fermés vers un avenir obscur¿; que le mal, le bien sont des êtres, des satans ou des dieux, aux mains amicales ou funestes, au visage accueillant ou sinistre...

  • von Pierre Mille
    17,00 €

    ... Elle s'arrêta, n'osant encore dire le reste. Le vieux Fauli haussa les épaules. Des siècles de négoce, de spéculation, de persécution, ont habitué sa race à supporter la mauvaise fortune avec une sorte d'indifférence paisible. A manier héréditairement l'argent de façon régulière on apprend ce qu'ignorent les hommes issus, comme presque tous les Français de sang, de souche paysanne : que cet argent n'est qu'un signe, un symbole qui n'a pas de valeur par soi-même, mais par les possibilités d'échange et de combinaison qu'il permet. Et si l'on n'a pas toujours dans l'esprit ce principe fondamental : ¿Toutes les affaires sont mauvaises, quelques-unes deviennent bonnes¿, on perd courage à la première mauvaise affaire¿! Mais aujourd'hui la vie est trop facile en France...

  • von Benjamin Rabier
    16,00 €

    ... Dans un coin de la ferme une caisse remplie d'¿ufs était là, toute prête à être dirigée sur le chemin de fer. Tigrette l'aperçut : Voilà comment les poules sont récompensées de leurs efforts ! gémit-elle, les fermiers dirigent sur la capitale les milliers d'¿ufs qu'ils ramassent et ils les donnent en pâture à des humains qui nous ignorent et qui nous méprisent ! Les hommes nous tiennent en esclavage pour tirer profit de nous jusqu'à la mort, et même après ! Il suffit que l'âge ou l'embonpoint nous touche pour que, vite, on nous fasse passer de vie à trépas ; et notre corps rôti à point fait le régal des plus gourmets. Vraiment, nous vivons dans une perpétuelle injustice...

  • von Henri Deberly
    14,00 €

    Dans le profond décor du jardin centenaire,La tranquille maison pleine de souvenirsPrend un aspect frileux, satisfait, sans désirs,D'aïeule à l'esprit fin qui sait qu'on la vénère.C'est d'un paisible pas qu'autour d'elle l'on erre¿;Un banc, près de la porte, invite aux doux loisirs¿;Une viorne lente où se jouent les zéphyrsDu seuil hospitalier monte au toit débonnaire...

  • von Henri Deberly
    18,00 €

    ... Rien n'était plus orgueilleux que cette belle figure. Les yeux, tabac d'Espagne, bordés de cils noirs, la bouche bien dessinée, peut-être un peu grande, mais d'une expression majestueuse et d'une couleur vive, animaient la froideur d'une chair de lait sous l'or d'une chevelure de princesse danoise. L'oreille était charnue, le col flexible, et tout le corps, sans doute, d'une charpente légère, à en juger par la souplesse du buste élancé. Le regard surprenait par son énergie, l'attitude sans nonchalance accusait la force. L'ensemble, harmonieux, avec, dans sa noblesse et son équilibre, quelque chose de la grâce farouche d'une panthère, paraissait susceptible des mêmes détentes...

  • von Henri Deberly
    18,00 €

    ... La mer était basse et fort calme. Son clapotis venait mouiller les barques échouées que l'on voyait serrées à droite, près d'un promontoire, assez loin du fond même de la petite anse où, sur le sable, étaient assis des groupes de baigneurs. A gauche, en nappe, tout luisants d'algues et couverts d'enfants, de longs rochers plats s'étendaient. Au delà, commençait une légère falaise, couronnée de plantes et d'arbustes, dont les bastions se succédaient, de plus en plus hauts, jusqu'en un point marqué d'énormes blocs où le rivage accidenté de la rade de Brest reprenait brusquement son vrai caractère...

  • von Henri Bachelin
    18,00 €

    ... Tu me posais des questions, auxquelles je ne répondais que par monosyllabes, sur ma vie, mes occupations, mes repas. Tu n'as jamais su combien j'étais ému, à voir les efforts que tu faisais pour me montrer que tu t'intéressais à mon travail. Mais vivre à Paris nous rend autres que nous ne sommes : nous en venons avec ce que nous croyons être des idées sur notre supériorité intellectuelle et morale. C'était plus fort que moi : je ne pouvais te donner ces détails qui t'auraient fait si grand plaisir. Et tu es parti - qu'il en est souvent ainsi¿! - sans me bien connaître, sans savoir ce qu'il y avait au fond de moi-même, puisque tu as demandé que je devienne bon. Mais ce n'est pas du tout ta faute...

  • von Ernest Psichari
    19,00 €

    Après avoir longé la berge du Sénégal de Podor à Boghi, le Commissaire du Gouvernement en Mauritanie, que j'avais l'honneur d'accompagner, se prépara à quitter les rives du fleuve, pour s'enfoncer dans les immenses territoires dont il avait le commandement. Le 17 février 1910, au lever du jour, une petite caravane se mettait donc en route, après avoir dit adieu aux flots paisibles du Sénégal. En tête, marchait l'avant-garde, composée de six tirailleurs sénégalais sous la conduite d'un sergent indigène. Puis venait le colonel, suivi de son interprète, le toucouleur Baïla Biram, et de quelques cavaliers noirs...

  • von Bernard Nabonne
    17,00 €

    Le goujat était sorti en traînant ses sabots pour aller dormir dans l'étable. Sous le haut chambranle de sa cuisine, Maïténa Otéguy, la figure égayée par le feu, la jupe relevée sur la chair grasse et musclée de ses jambes que la chaleur marbrait de veinules rouges, s'amusait à faire griller des châtaignes. Elle les mangeait brûlantes, sans éloigner sa figure de la flamme, de ses petites dents polies, les lèvres haut retroussées.Le silence convenait au vide de son esprit. Rythmés, le bruit de la pendule et la respiration d'un enfant qui dormait dans la pièce à côté flottaient très doux. L'éclatement des châtaignes gonflées de feu étaient les seuls épanchements de joie de cette solitude réconfortante...

  • von Henri Bachelin
    16,00 €

    Elle attend avec impatience les Dimanches clairs et chauds. Ils tombent du ciel comme des fruits mûrs, et parfument les rues de la petite ville. Langueurs de l'après-midi. Le soleil brûle l'herbe des chemins, fait éclatantes de blancheur les façades des maisons crépies à la chaux. Les papillons, les guêpes volent, bourdonnent autour des chardons rouges, des sauges bleues. Ils ne se reposent pas¿; le soir, il doit leur en coûter de replier leurs ailes. Elle reste, toute seule, dans un coin frais. Les volets joignent mal. Un rayon de soleil s'allonge. Elle a envie de se lever, pour le casser par le milieu, comme une baguette...

  • von Jean Bertheroy
    19,00 €

    ... Cependant, la traversée du désert remplissait les hommes d'une mélancolie vague ; ignorant pour quelle cause ils étaient en route, ils sentaient leur tristesse grandir à mesure qu'ils s'enfonçaient dans cette solitude dont on n'entrevoyait pas l'issue. Mais Taïa, aux heures d'implacable abattement, ranimait les courages; elle faisait monter sur son éléphant les deux jeunes Grecques de Salamine, et leur commandait de chanter de vieux airs égyptiens, qu'elle accompagnait elle-même avec la cithare ; pris par la magie du rythme, les soldats pressaient leurs chevaux autour des chanteuses et la caravane avançait au milieu des mélopées monotones dont les vibrations allaient se perdre dans les plages lointaines du désert...

  • von Alfred Fouillee
    16,00 €

    Il se produit actuellement en Allemagne, en Angleterre, en Suisse, un mouvement de philosophie religieuse auquel notre pays aurait tort de demeurer indifférent. La philosophie de la religion a toujours sa terre classique en Allemagne ; en Angleterre, elle paraît être l'objet principal auquel tendent et l'école néokantienne et la nouvelle école hégélienne; celle-ci, par un phénomène curieux outre Manche, s'efforce de rendre quelque éclat à un système presque abandonné en Allemagne : on peut comparer cette école à une fusée retardataire qui part après le feu d'artifice. En Suisse, un métaphysicien fidèle à la plus haute et à la plus pure tradition du christianisme, M. Secrétan, s'est efforcé récemment de tourner les principes de la philosophie et de la science moderne au profit des dogmes religieux...

  • von Alfred Fouillee
    16,00 €

    Les disciples contemporains de Descartes ou de Leibniz, et ceux mêmes de Kant, sont tous au fond platoniciens, car ils s'accordent avec Platon pour opposer absolument le monde de la sensation à celui de la pensée. Ici même, M. Caro, dans un éloquent tableau, tour à tour un peu pessimiste et un peu optimiste, de la dissolution et de la renaissance des croyances philosophiques, appelait avec raison platonisme à ce fonds d'idéalisme né avec l'homme et qui ne disparaîtra qu'avec lui. Ouvrez les livres des spiritualistes et des criticistes, ceux de M. Caro lui-même, de MM. Ravaisson, Janet, Lachelier, comme ceux de M. Renouvier, vous y trouverez reproduite, presque dans les mêmes termes, la critique profonde autrefois dirigée par Platon, dans son Théètète, contre Protagoras et Héraclite...

  • von Alfred Fouillee
    16,00 €

    Les questions de l'assistance publique, de la population et de la sélection naturelle sont si inséparables que, dans notre siècle, l'esprit a été logiquement conduit de l'une à l'autre et amené par là à d'importantes découvertes. C'est le problème de l'assistance publique et l'observation des effets produits par la taxe des pauvres qui inspira à Malthus sa loi de la population ; c'est la loi de la population, à son tour, qui fit découvrir à Darwin d'abord celle de la lutte pour la vie, puis celle de la sélection naturelle. On peut donc dire (et la chose est digne de remarque), que c'est un problème social et économique qui a provoqué une des plus grandes révolutions de l'histoire naturelle...

  • von Seymourina Poirson
    17,00 €

    ...À travers la tragique épopée humaine, une des lois fondamentales de notre vie terrestre est la lutte de l'esprit mâle contre l'esprit femelle, lutte incessante, toujours acharnée, souvent féroce, parfois grandiose. Dans cette lutte, l'esprit femelle joue un rôle immense ; s'il y apporte moins de dialectique que l'esprit mâle, il est autrement hanté que lui par les légendes du Passé, par un impérieux besoin d'idéal présent, qui lui font secouer les chaînes des cruelles réalités et rejeter le poids des dures et misérables actualités. Certains auteurs, pour en déduire, paradoxalement mais sans véridicité, que depuis la création la Femme triomphe toujours de l'homme, ont insisté sur les gémissements de l'esprit mâle aux époques de ses défaites...

  • von Alfred Fouillee
    16,00 €

    Trois grands principes tendent à dominer toute la philosophie moderne et s'imposent à la morale naturaliste : le premier est la relativité de notre savoir. L'antiquité et le moyen âge, dans leur religion, dans leur philosophie, dans leur science, se croyaient volontiers en possession de la réalité absolue; nous, nous voyons l'absolu reculer dans un lointain de plus en plus inaccessible : Hume et Kant nous ont enseigné le caractère relatif de ce qui se passe en nous comme de ce qui se passe au dehors de nous, de nos sensations et de nos pensées comme des objets auxquels elles s'appliquent...

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