Über Afrique, l'irruption des pauvres
Au c¿ur d'un "ordre" mondial en crise où la mort de celui qui est pauvre advient plus souvent qu'à son tour, l'auteur s'interroge - et interroge - sur les rapports qu'entretiennent les sociétés africaines avec l'Argent et le Pouvoir. Il faut "réapprendre l'Afrique", au-delà des stéréotypes inopérants qui dissimulent en fait la réalité : le continent noir est sous l'emprise du capitalisme, barbarie venu d'ailleurs. Ses paysans, ses ouvriers, ses fonctionnaires, ses intellectuels, ses commerçants, ses femmes et ses jeunes sont confrontés à la violence et au mensonge érigés en loi nationale et quotidienne par des Etats soumis à l'extérieur. La décennie présente s'achève avec l'effondrement des systèmes répressifs ainsi que des économies de rente et l'apparition de nouvelles stratégies populaires de résistance et d'innovation. Car pour survivre dans une Afrique "conjoncturée", écartée des échanges mondiaux, il faut penser et réaliser des alternatives viables avec tout le génie dont chaque homme dispose et qui a été libéré soudain par la déliquescence de l'autoritarisme. L'on assiste ainsi à "l'irruption des pauvres" sur la scène africaine. Les dynamiques "de vie" à l'¿uvre dans les villes comme dans les villages sont davantage qu'une réponse à la "culture de mort" des pouvoirs agonisants. Mais au-delà de ces nouvelles formes d'avenir, il est évident que l'argent et son culte doivent être contrôlés par un Etat protecteur des faibles cette fois. Comment répartir le nouveau pouvoir et les richesses sans retomber dans l'ornière mortelle ? La démocratisation est un pas mais s'imposent tout autant des contre-pouvoirs populaires forts. Il s'agit là d'une revanche de l'homme africain sur le sort qui lui a été fait et qu'il s'est aussi fait depuis des siècles. On est donc loin de "l'afro-pessimisme" tout comme de "l'afro-optimisme" d'ailleurs en vigueur en Occident ces derniers temps.
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