Bücher von Antoine-Dover Osongo-Lukadi

Lorsque nous évoquons la question de la liberté en général, l¿esprit nous renvoie à poser la question sur l¿existence et donc chemin faisant sur l¿effectivité de nos propres libertés individuelles, que nous considérons souvent comme mises en mal par les dictatures politiciennes d¿où qüelles viennent de la droite politicienne ou de la gauche politicienne et la plupart du temps en la faveur d¿une mauvaise gouvernance des affaires humaines par ceux-là même auxquels nous avons donné mandat pour ce faire. Le trop d¿excès tant pour la revendication que la protection de nos propres libertés, nous aurait fait oublier l¿essentiel, à savoir notre être-au-monde, c¿est-à-dire notre être-destinal d¿être-là foncièrement marqué par la finitude. En oubliant notre destin d¿être-au-monde, nous avons oublié notre liberté essentielle et par ricochet la vraie liberté ; celle qui nous met dans la position d¿ouverture au-monde en tant qüêtre-en-service pour le dévoilement de l¿Être en tant qüÊtre.

Cet ouvrage s¿inscrit loin des controverses sur le nazisme de Martin Heidegger. Dans la surenchère actuelle autour de cette question, elle est ici abordée en restant fidèle à l¿esprit ontologique, phénoménologique et herméneutique de Heidegger.Si un rapport à la politique pourrait, le cas échéant, y être possibilisé, il ne le sera qüen liaison avec cet esprit où tout en bout de course l¿éthique prend une place très privilégiée dans la Lettre sur l¿humanisme. En insistant, chemin faisant, sur le rôle central du dasein dans l¿ek-sistence comme foncièrement freiheit, c¿est-à-dire nécessairement et toujours-déjà liberté en tant qüouverture au monde et aux autres.Si la question de l¿être a été la préoccupation essentielle de Heidegger, c¿est pour qüau-delà de la détermination strictement philosophique, l¿homme saisisse radicalement son essence pour y conformer son vécu dans ses aspirations les plus légitimes, parmi lesquelles nous avons la relation avec l¿autre comme valeur participant à la définition du je-suis.Une pensée du mépris, de l¿exclusion, du crime et de l¿extermination ne saurait trouver un fondement dans la pensée de Heidegger.

Cet ouvrage réfléchit après et au-delà de l¿humanisme intégral, «¿totalitaire¿», voire drastique de Sartre. Pour proposer un humanisme ontologique, phénoménologique et herméneutique où, chez Heidegger, l¿homme n¿est plus le centre de la terre, de l¿humanité ou encore du monde, mais au contraire un dasein (être-là) simultanément servant et serviteur de l¿Être en tant qüÊtre comme terre, humanité, monde, nature.Le trop-plein des pouvoirs donné à l¿homme est certainement à l¿origine de la dévastation de la terre, de l¿écosystème et d¿autres dégradations aux conséquences incalculables sur la vie, l¿existence des espèces.

Cet ouvrage met en dialogue Heidegger et Sartre, respectivement un penseur et un philosophe, qui n¿ont pourtant rien en commun, sur la question de l¿intersubjectivité.Au terme d¿une herméneutique serrée, il en sort que Heidegger est celui par qui la manière de voir et de juger le rapport avec l¿autre est sincère et honnête. Non seulement il l¿a innovée, mais l¿a également fait considérablement changer d¿approche jusque-là limitée au regard et à l¿hypocrisie du face-à-face.Désormais avec Heidegger, l¿autre n¿est plus un timbre ou une carte postale, mais au contraire un expéditeur et un destinataire. L¿intersubjectivité n¿est plus extérieure, mais intérieure. L¿autre n¿est plus celui qui est en face de moi et que j¿extériorise, mais plutôt celui qui est en moi-même.Ce n¿est plus un adversaire ou un conspirateur ni encore moins un enfer, mais plutôt mon propre moi-même.

Nous tentons d¿interpréter, d¿expliquer, de comprendre et de ressortir l¿importance des concepts de culture, de tradition et surtout d¿histoire dans l¿articulation de l¿ontologie heideggérienne même si le concept de culture reste celui qui a été le plus « récusé », « désapprouvé » par Heidegger, dont la visée consistait pourtant à dépouiller l¿ontologie fondamentale du dasein de l¿homme des préoccupations culturelles voire interculturelles. Quant aux concepts d¿histoire et de tradition, ils revêtent une importance que nous avons mise en évidence. En indiquant comment en tant qühistoire, nous nous comprenons nous-mêmes non pas au sens où nous pourrions constater ce qüil en est de nous, mais en ceci que nous apprenons ce en quoi nous sommes redevables. De telle sorte que s¿approprier son passé, cela signifie se savoir soi-même en dette vis-à-vis de ce passé, autrement dit en tant que possibilité authentique d¿être l¿histoire elle-même. Qüenfin ce dasein de l¿homme se positionnant en tant qühistoire, est aussi foncièrement tradition comme création plutôt que simple transmission.