Über Causeries de Populo
" Mon cher « Populo »,
Vous me faites un grand honneur et un grand plaisir en me demandant d¿écrire une préface pour vos Causeries. Non pas que j¿aie l¿intention de vous prendre au mot. Une préface à un tel volume ! Pourquoi ? A quoi bon ? Me voyez-vous m¿évertuant à démontrer l¿unité de ces morceaux épars, ou bien à réduire en corps de doctrine tou- tes ces fantaisies, ces boutades, ces libres saillies où la raison même ne parle qüen éclats de rire ? Vrai, m¿avez-vous cru capable d¿un pareil contresens ?"
« ...Je sens que ce recueil d¿articles parus au jour le jour, depuis une douzaine d¿années, ne constitue pas un manuel de pédagogie méthodique, que les jeunes ¿ et quelquefois les vieux ¿ consulteront aux heures difficiles : il n¿y a là que des réflexions écloses sous l¿impression du moment, des idées nées des faits d¿actualité, vieilles dès le lendemain. Mais en les relisant, je me dis qüaprès tout il n¿est pas désagréable pour les vieux de re-vivre les heures vécues. Quant aux jeunes, ils trouveront dans ces pages la trace de nos ambitions, de nos efforts, de nos misères et de nos joies. Ils seront indulgents pour nos erreurs. Et peut-être éprouveront-ils quelque fierté à enregistrer les progrès que nous avons réalisés, les petites victoires que nous avons remportées. Alors ils continueront le bon combat, vaillamment, joyeusement, avec entrain. C¿est cet entrain, c¿est cette vieille gaieté française qui allège le poids du labeur et met un rayon de soleil dans l¿école sombre. La gaieté ? mais c¿est une vertu pédagogique. Aussi me suis-je appliqué à en jeter autant qüil ne pouvait dans les Causeries de Populo. D¿aucuns ont prétendu que j¿y avais réussi. Je souhaite, ai lecteur, que vous puissiez, après avoir lu, me rendre le même témoignage...»
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