Über Celui qu'on prend pour moi
« Tout a commencé lorsque, fébrilement, j'ai appuyé sur la touche Entrée du clavier de mon ordinateur et que s'est diffusée dans les mystérieux tuyaux de l'Internet une première chronique commençant par ces mots : ''Ça m'est venu un dimanche''. » Vingt ans ont passé. Le tiers des chroniques de L'Air de rien, ici regroupées, dessine un autoportrait en pointillés : récit mosaïque écrit à la première personne du singulier quand il n'est pas histoire collective en Nous majuscule, légende familiale, fragments de souvenirs... Le lecteur percevra peut-être, au fil du temps, le délitement progressif de la forme autobiographique par l'utilisation de techniques s'apparentant davantage à la fiction : déconstruction du moi, récit trans-personnel ou histoire écrite à la troisième personne. Car, à force de se raconter ne finit-on pas par s'inventer un passé et un futur, à travers des doubles de papier qui élargissent notre moi et le démultiplient en lui ouvrant de nouveaux horizons ?
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