Über Grand Écart
Louis-Ferdinand Céline aimait la danse et les danseuses. Elles furent l'affaire de sa vie et de son oeuvre, la seule cause pour laquelle il milita durablement, puisque s'y nouaient le plus intime d'une fascination personnelle vécue dans le compagnonnage de danseuses et la quête d'une écriture. Que signie pour Céline aimer la danse et les danseuses ? Le goût pour l'une se confond-il avec la dilection pour les autres ? Ne remplissent-elles pas des fonctions différentes dans le grand écart esthétique et idéologique de l'oeuvre ? Si Céline a peu pensé la danse, elle lui a servi à penser à autre chose : au corps, fétichisé pour le regard ou mis en transe par la pulsion et destiné à réparer les boiteries de l'existence, à la politique, à la littérature surtout, qui trouve, grâce aux ballets, des miroirs où rééchir ce qui la meut. La danse et les danseuses confèrent à l'oeuvre de Céline une cohérence singulière et une clé de son interprétation.
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